Le Métropolitain

Gros plan sur les possessions des réfugiés syriens à la galerie Beit Zatoun

Le conflit syrien s’éternise, c’est un fait. Et, devant l’horreur continue des évènements, le photographe français Valerian Mazataud regrette qu’au fil du temps, les nouvelles en provenance de ce pays du Moyen-Orient soient progressivement passées de la première à la dernière page des journaux. C’est dans l’optique de replacer la guerre en Syrie au cœur des préoccupations qu’une exposition dédiée non seulement aux réfugiés, mais aussi aux objets qu’ils ont emportés avec eux lors de leur fuite vers la Jordanie, aura lieu du 1er au 18 mai à la galerie Beit Zatoun, située au 612, rue Markham.

Intitulée Ici et là, cette exposition se déroule en duo avec Michel Huneault, également photographe. Ce dernier illustre les inondations dues au réchauffement climatique par le biais d’une série de clichés évocateurs. Ces deux as de l’objectif sont des partenaires informels depuis deux ou trois ans.

« Le thème des objets, c’est un moyen de traduire le statut de réfugié, affirme M. Mazataud. C’est pour montrer que c’est plus qu’une victime, et ce que c’est que d’arriver dans un pays d’accueil dont on ne sera jamais citoyen ». Afin de parvenir à capter l’essence même de la vie particulière que mènent ces personnes, il a fallu se fondre dans l’environnement et nouer des liens sur place. Les différentes organisations gouvernementales et non gouvernementales venues aider la population « déplacée » ont joué un rôle important dans l’implantation du photographe sur le terrain. « Elles m’ont permis de rencontrer des gens et d’établir un lien de confiance indispensable », ajoute-t-il. Le but de cette démarche est de sensibiliser le public nord-américain à la situation. 

D’ores et déjà exposées à la maison de la culture du Mont-Royal de Montréal et à plusieurs reprises au festival ZOOM de Saguenay, ses réalisations ont acquis une certaine notoriété qui traverse les frontières du Canada. Ses nombreux voyages à l’étranger de ses dernières années lui ont donné une analyse et une acuité unique qui transparaît dans ses photos. « La photo contient pour moi cette part de mystère, cette intimité, cette force que la vidéo n’offre pas », dit Valerian Mazataud. Le choix de la galerie Beit Zatoun n’est pas un hasard; « elle privilégie bien sûr le Moyen-Orient, mais expose également beaucoup de talents ».

En attente de l’octroi de sa nationalité canadienne, qui doit avoir lieu sous peu, il se concentre sur son appareil et cherche à montrer ses œuvres au plus grand nombre. « Je reste en photo », conclut-il, rieur.

Photo : Drapeau de la Coalition nationale de Syrie

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