Le Métropolitain

Gérald Fillion parle de la crédibilité de l’information

Le Club canadien de Toronto recevait à son déjeuner d’affaires du 26 février nul autre que le journaliste en économie et animateur de l’émission RDI économie sur les ondes de Radio-Canada, Gérald Fillion. S’informer : les faits d’abord! était le thème de son allocution qui portait sur le rôle du journaliste, plus précisément l’intégrité, l’importance de bien expliquer la nouvelle.

Arrivé en journalisme économique un peu par accident, Gérald Fillion adore son métier. Difficile de croire qu’à ses débuts, il ne connaissait pas les indices 440, TSX ou Dow. Depuis, il a pris un cours à l’Institut des valeurs mobilières à Toronto, où il a vécu quatre ans lors de sa première affectation. « Je veux remercier le Club canadien pour cette occasion de revenir dans une ville qui a été la mienne durant quelques années. Un endroit où j’ai adoré vivre, mentionne d’entrée de jeu M. Fillion. Dans un monde où l’opinion et le commentaire occupent une place de plus en plus grande, et dans un contexte où une quantité importante d’informations peu crédibles circulent sur les médias sociaux, il est primordial de privilégier les faits. Il faut énoncer, expliquer, faire entendre les différents points de vue sur les enjeux, il faut le faire avec rigueur et le désir ardent d’éclairer les Canadiens. »

M. Fillion a parlé de la désinformation qui provient de deux grandes sources actuellement, la propagande et l’internet. « Ce n’est pas l’intérêt du public qui est servi par la propagande, mais plutôt des intérêts politiques ou commerciaux, dit-il. L’accès internet n’est pas encadré par un processus de vérification des faits et c’est contre ce genre de pollution de l’information que nous nous battons en 2015. C’est pour ces raisons qu’à Radio-Canada, nous avons la prétention de rendre l’information de façon intègre. L’intégrité est au cœur de notre engagement comme journaliste, et nous permet de vous offrir un contenu dans lequel vous aurez confiance. »

Il a mentionné qu’au Canada, il y a une presse écrite et des médias de grande qualité, et penser que les journalistes à Radio-Canada sont censurés ou biaisés par des intérêts extérieurs est faux. « Notre travail n’est pas seulement de diffuser la nouvelle, mais de l’expliquer. Le débat public se polarise de plus en plus, et nous voyons apparaître des délires et des commentaires qui souvent n’ont pas leur place. Tout n’est pas noir, tout n’est pas blanc, et la nuance est importante. Sur certains enjeux, nous pouvons tous avoir notre point de vue mais, comme journaliste, nous devons nous soucier des trois côtés de la médaille et offrir une information claire, juste et nuancée. La modestie est une chose importante en journalisme, elle doit nous accompagner. Il faut garder l’esprit ouvert aux différents points de vue et surtout protéger les institutions crédibles comme Radio-Canada », conclut-il sous les applaudissements des invités au Club canadien.

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