Le Métropolitain

Galerie Thompson Landry : l’expressionnisme abstrait et puissant de Carol Bernier

Jean-François Gérard

« Ce que je veux offrir, c’est une atmosphère », dit Carol Bernier au sujet de son travail. Dans le quartier de La Distillerie, 27 œuvres grand format de l’artiste née et basée à Montréal occupent les murs de la galerie Thompson Landry.

« Tout le monde voit quelque chose de différent dans ce qu’elle produit », observe Joanne Thompson, la propriétaire et directrice de la galerie. Carol Bernier revendique un résultat très abstrait, parfois vague, qui laisse libre cours à l’imagination des personnes qui se trouvent face à chaque tableau. « Il y a une imprécision pour laisser une place aux gens qui regardent, décrit-elle. J’adore avoir des interprétations, ça veut dire que l’œuvre est vivante. »

Par leurs couleurs, certaines toiles peuvent évoquer les aurores boréales, le dessous des océans ou encore un ciel enflammé, mais ce n’est jamais l’intention de la peintre, assure-t-elle. Même la toile qui s’apparente le plus à des nuages s’appelle Ce ne sont pas des nuages. Un clin d’œil au peintre belge surréaliste René Magritte qui mettait en avant la pensée et l’imagination humaine.

« Je me mets au travail sans idée précise, poursuit-elle. Dans l’atelier, on s’invente des mondes. » Elle espère que ses tableaux permettent à ceux qui les contemplent de trouver leur propre espace, ce qui a inspiré le nom de l’exposition Un lieu à soi. Les tableaux ont des noms, relativement explicites, comme Jouer, Depuis ce jour, Paisible tempête, ou encore Survoler le feu qui peuvent guider l’imagination ou amorcer la projection face aux œuvres abstraites et impressionnistes.

Les toiles se distinguent par leurs couleurs intenses et un travail sur la lumière qui semble s’infiltrer à travers chaque œuvre. « C’est une lumière que j’essaie de voir de l’intérieur », raconte Carol Bernier. Pour chaque réalisation, l’artiste superpose des couches très fines de peinture à l’huile, parfois jusqu’à 30 couches successives, « ce qui fait qu’on a cette profondeur », complète-t-elle.

Surtout, elle applique un procédé original et inattendu, afin de transmettre cette énergie dans les tableaux. « Je peins beaucoup avec mes mains directement », confie-t-elle. Pour le reste, et notamment les détails et finitions, « j’utilise un peu le pinceau et aussi la technique du retrait qui permet d’enlever certaines couches en appliquant une bande ».

L’exposition est se poursuit jusqu’au 3 novembre.

Photo (Jean-François Gérard) : Des oeuvres de Carol Bernier sont présentées jusqu’au 3 novembre.

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