Le Métropolitain

Francophonie en fête 2014 récolte les fruits de la musique francophone

À l’instar des neuf éditions précédentes, Francophonie en fête 2014 a récolté dans sa corbeille une belle sélection des meilleurs fruits de la musique francophone en Ontario et au Canada. 

Il revint au groupe nord-ontarien En Bref d’ouvrir de ce bal qui s’étalait sur quatre jours. Ce groupe collabore depuis le début des années 1990, tâche peu aisée quand on sait que les membres résident en fait dans cinq villes différentes en Ontario. C’est un cocktail de morceaux tirés de leur premier album En Bref… (1996) et de leur tout dernier Silence Radio (2014) auxquels eurent droit les spectateurs venus ce soir-là au théâtre de l’Alliance française de Toronto. Ils apprécièrent tout autant leur grand succès Ici dans l’Nord que Mourir célibataire, une de leurs nouveautés. Le chanteur guitariste Yves Doyon et ses compères demeurent manifestement fidèles à leurs racines folk aux accents électriques. 

Le chansonnier et poète Yao eut l’honneur d’entamer la deuxième soirée, concert qui se tenait cette fois au théâtre Randolph. La volupté de sa voix et la richesse de ses textes ne manquèrent pas de charmer la salle. Une entame toute en douceur avant qu’on fasse place aux rythmes effrénés du groupe acadien Radio Radio. Depuis le début des années 2000, ce groupe rap originaire des Maritimes ne cesse d’électriser son public par son énergie et sa poésie empreinte d’accadien et de chiac, un parler usité dans la région de Moncton et composé d’un mélange de français et d’anglais. Bon nombre des morceaux chantés étaient issus de leur tout dernier album Ej Feel Zoo. 

Au troisième soir, le nombreux public torontois fut gratifié de la très jolie voix d’Amélie Lefebvre, accompagnée comme à l’accoutumée de ses singes bleus. Amélie et les singes bleus est aujourd’hui le résultat d’une fusion entre un groupe de « singes » musiciens et talentueux avec une excellente chanteuse originaire de la ville de Québec. 

Dès son entrée en scène, le groupe rock québécois Les cowboys fringants n’eut aucune difficulté à faire monter le mercure dans la salle. Véritablement survolté par le rythme de sa musique et amusé par ses costumes ainsi que ses nombreuses pitreries, le public fut entièrement conquis par ce groupe originaire de L’Assomption au Québec. Quelques-uns de ses grands succès furent repris, aussitôt entonnés par le public. 

Peu de groupes peuvent se vanter d’embraser une salle de spectacle de cette façon. Les cowboys fringants tirent leur inspiration à la fois de la musique traditionnelle québécoise et d’une prise de conscience des questions de société au Québec. À titre d’exemple, la chanson Shooters, morceau tiré de leur dernier album Que du vent sorti en 2014, relate la fermeture de l’usine d’appareils électroménagers Electrolux à L’Assomption. De toute évidence, Les cowboys fringants aiment engager le public lors d’un concert. À plusieurs reprises, des spectateurs furent invités à jouer et à chanter avec eux sur la scène. 

Francophonie en fête 2014 s’est poursuivi le lendemain par une après-midi musicale dans le quartier de La Distillerie. Barbara Dorsaint, Mélanie Brulé, Welcome Soleil, Yao, Uni-T, Amadou Kienou et Trésor se sont succédé pour le plus grand plaisir des Torontois. 

Belle récolte pour cette célébration de la musique francophone dans l’attente d’une autre cueillette l’année prochaine. 

Exit mobile version