Le Métropolitain

France Jodoin expose à la Galerie Thompson Landry

Exposées à partir du 9 novembre et jusqu’au 3 décembre à la Galerie Thompson Landry, les œuvres de France Jodoin incluent principalement des peintures à l’huile dont les personnages, les objets et les paysages semblent entourés d’un halo de mystère.

Une flottille de navires émergeant de la brume matinale, les façades d’un palais Renaissance, un phare planté dans une mer déchaînée ou encore des scènes de loisir familial d’antan. Voilà ce que peint la traductrice québécoise de Cowansville devenue peintre.

Plusieurs éléments trahissent une époque révolue, le XVIIIe siècle, comme en attestent les costumes des personnages, les jeux d’enfant, les embarcations à voile ou le style victorien des bâtiments. Avec ces tableaux, Mme Jodoin semble à la fois figer le temps et redonner vie à des scènes du passé, poussant le public à se questionner sur leur contexte.

« Les images que je crée ne sont pas des représentations historiques, prévient-elle. Je ne cherche pas à recréer une scène ni un lieu géographique particulier. Par contre, je me sers de l’histoire comme perspective dans la mise en scène, afin d’amener le spectateur à établir ses propres repères et inventer son histoire. »

L’autre constante de ses œuvres aux innombrables nuances de bleu et de gris est l’omniprésence de l’eau que l’on retrouve sous plusieurs formes, tantôt miroir, apaisée, tantôt impétueuse, agitée. « Je peins de façon intuitive et instinctive », ajoute-t-elle, attirée par l’ambiguïté et les contrastes.

«  Son intérêt déclaré est la brièveté de la vie elle-même, précise-t-on à la galerie Thompson Landry. À cela pourrait s’ajouter un souci constant de l’altérité. D’autres lieux, d’autres fois, d’autres personnes, même d’autres espèces, sont tous surveillés avec soin et intimité dans ses œuvres. Elle réalise cette présence opportune de l’Autre en traitant la peinture comme une force élémentaire conduisant ses récits où la simple représentation défère à une qualité atmosphérique qui invite l’œil à s’attarder et où le spectateur devient alors enchevêtré, impliqué.

« Quand ses œuvres plongent dans l’histoire, c’est en tant que perspective avec laquelle cette présence de l’Autre peut le mieux être éveillée, et créer une mise en scène de telle manière que le spectateur contemporain puisse construire ses propres signes et histoires à partir de les marques en couches, les lavages, les lingettes et les gouttes sur la toile. »

Photo 134 : « Quand les marchands étaient des rois » de France Jodoin

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