Le Métropolitain

Faire de la course de bateaux-dragons à Toronto

Quand elle arrive chaque mardi soir à la plage Sunnyside, Chantal Hilaire s’imagine être à La Rochelle en France et de retrouver ainsi le bord de mer qu’elle a perdu il y a 30 ans. Aujourd’hui enseignante de français à l’école élémentaire R.H. McGregor, elle aime rejoindre ses 19 autres collègues, tous enseignants au sein du Toronto District School Board, pour une séance d’entraînement à bord d’un des quatre bateaux-dragons commandités par la section de Toronto de la Elementary Teachers’ Federation of Ontario.

Depuis une dizaine d’années, quatre équipages de 20 pagayeurs s’entraînent une fois par semaine, de la mi-avril à la fin juin, afin de se préparer pour les courses en ligne qui se déroulent lors du Festival des bateaux-dragons. Cette fête se tient toujours durant la dernière fin de semaine avant les vacances scolaires aux îles de Toronto.

Les entraînements débutent en piscine dès le mois de mars alors qu’il fait encore un temps à ne pas mettre un seul pagayeur dehors. Là, on y apprend les bases du maniement de la pagaie et le travail en équipe durant trois semaines. Puis, dès que les eaux du lac Ontario deviennent plus calmes et que le mercure daigne monter, les équipages mettent leur bateau à l’eau pour environ 10 semaines de préparation.

« J’ai toujours aimé le sport, avoue Chantal Hilaire. Quand j’étais jeune, je faisais de la voile et du ski en France. Quand je suis arrivée au Canada, je me suis mis à la raquette. C’est d’ailleurs en faisait de la raquette que j’ai rencontré mon futur mari. Un jour, des collègues d’école m’ont convaincue de se joindre à eux pour faire du bateau-dragon. »

Chantal Hilaire trouve son nouveau passe-temps vraiment formidable et relaxant. Elle ne trouve pas l’activité trop difficile, malgré qu’elle fasse appel à tous les muscles du corps. De toute manière, chacun semble prendre ça à la dilettante.

« C’est intéressant de parler avec d’autres collègues. De toute façon, on n’a jamais le temps de discuter à l’école », ajoute-t-elle. Krista Valentini et Jaclyn Jancen sont bien du même avis. Elles se sont connues il y a quelques années alors qu’elles étaient surveillantes de piscine. Devenues toutes les deux enseignantes de français dans des écoles différentes, elles renouent leur amitié en s’asseyant côte à côte dans le même bateau-dragon. Krista Valentini en est déjà à sa sixième saison tandis que Jaclyn Jancen entame sa seconde.

Le sport remonte à la nuit des temps durant la Chine impériale. Un festival de course en bateaux célébrait le réveil du dragon, annonciateur de pluies salvatrices pour les récoltes. De nos jours, on compte 60 millions de personnes qui pratiquent ce sport. Il est déjà temps de monter à bord. L’entraîneur donne les dernières consignes avant de se placer debout à l’arrière du bateau. Il peut alors diriger le bateau à l’aide d’une pagaie plus longue qui fait office de gouvernail. Les jours de compétition, un batteur donne la cadence de la voix ou bien en frappant sur un tambour. Les bateaux sont maintenant partis pour une heure entière durant laquelle les pagayeurs de chaque équipage doivent démontrer un parfait synchronisme. La bateau-dragon glisse allégrement sur le plan d’eau le long du boulevard Lakeshore. Un vent frais souffle du large, signe que le printemps tarde à venir. Peu importe, la consigne est claire, la pratique aura lieu qu’il pleuve ou qu’il vente.

Pour plus de renseignements au sujet de la course en bateau-dragon, consultez le site de Bateau-dragon Canada : http://dragonboat.ca/.

Photo : Un équipage de bateau-dragon

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