Le Métropolitain

Éléphant : mémoire du cinéma québécois

L’Alliance française a organisé le 2 novembre la projection de Léolo, un film restauré par Éléphant : mémoire du cinéma québécois. À cette occasion deux invités de marque étaient présents – les dirigeants de Éléphant – le réalisateur Claude Fournier et sa compagne, la productrice Marie-José Raymond.

Ce projet a commencé il y a neuf ans sur une idée folle de Pierre-Karl Péladeau, président et chef de la direction de Québecor, et a pour but de restaurer, numériser les longs métrages québécois afin de les rendre plus accessibles au public. « Depuis que c’est commencé, notre mécène Québecor a dépensé près de 25 millions pour restaurer ces films et en faire la promotion. » M. Fournier et Mme Raymond ont d’ailleurs été invités trois fois au festival Cannes Classic. « Être invité trois fois en quatre ans, c’est la preuve de la qualité de ce que nous faisons. On en est très fiers », ajoute-t-elle.

Depuis presque une décennie, les dirigeants d’Éléphant ont restauré plus de 250 films, et ils ne comptent pas s’arrêter là. « Notre ambition, c’est de restaurer tous les longs métrages québécois qui ont été faits depuis le début des années 1940. C’est à ce moment-là que le cinéma québécois de longs métrages a débuté car il n’y avait plus de films qui venaient de France à cause de la guerre », indique Marie-José Raymond.

La restauration d’un film prend entre trois et quatre mois sauf pour certains. « On a quelques films plus anciens qui étaient très abîmés et dont on n’a pas de bons éléments. Le gros Bill, qui date des années 1940 nous a pris trois ans à restaurer », précise-t-elle. Pour restaurer chaque film, un travail minutieux est réalisé. Il faut d’abord contacter les ayantsdroit et retrouver les éléments existants tels que les négatifs, une copie de projection, le son « magnétique » ou « optique ».

« Quand on a enfin les éléments, on travaille avec le laboratoire Melf », indique la productrice. Puis, le processus de restauration commence avec le « scan » de la pellicule en 4K et l’étalonnage qui est fait par Claude Fournier. Marie-José Raymond quant à elle s’occupe de la restauration à proprement parler. Un projet un peu fou et ambitieux qui récolte un succès fou depuis neuf ans. De nombreuses projections sont organisées à travers le Canada et même en France, au Forum des images (Paris). Les films sont aussi disponibles sur la plateforme en ligne « iTunes » pour un prix très raisonnable.

« On essaye que ce soit accessible à tout le monde. Tous les revenus des locations de films retournent aux détenteurs des droits et aux créateurs (comédiens, scénaristes, et parfois les réalisateur et producteur », ajoute Mme Raymond. Pour suivre les aventures de Eléphant, une infolettre mensuelle est rédigée par Elyzabeth Walling, comédienne basée à Toronto. « Claude Fournier et Marie-José Raymond m’ont demandé de faire leur infolettre et j’ai trouvé que c’était une excellente façon d’apporter le cinéma québécois à notre auditoire francophone et francophile en Ontario », conclut la comédienne.

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