Le Salon du livre a 20 ans. Comme le temps passe vite. En 20 ans, il s’en est passé des choses. Il s’en est venu, des auteurs, des lecteurs, des enfants, leurs parents et des amoureux des livres. Le Salon du livre a 20 ans et cela fait 3 ans qu’il a trouvé sa place. Dans l’écrin du joyau qu’est la Bibliothèque de référence au centre-ville de Toronto.
Pour ses 20 ans, le Salon du livre a offert son meilleur programme. Des auteurs prestigieux, tel David Foenkinos, dont le roman La Délicatesse a été traduit en 20 langues et a été adapté au cinéma où il a cumulé plus d’un million d’entrées. D’autres plus confidentiels, mais tout aussi talentueux, comme Sonia Lamontagne, Louise Naubert et Claude Guilmain. Des centaines de visiteurs, surtout des familles, et des livres. Des milliers de livres.
L’intérêt du Salon réside également dans les ateliers qu’il propose. Comme la rencontre avec l’illustrateur Bruno St-Aubin, pilier de la littérature jeunesse franco-ontarienne, le jeudi après-midi, ou encore une grande soirée littéraire le même jour.
Pour le lancement de l’événement, le mercredi 5 décembre, devant les consuls suisse, belge et français, la ministre déléguée aux Affaires francophones, Madeleine Meilleur, et de nombreux leaders communautaires, le prix Dumitriu-van-Saanen a été décerné. Ce prix, qui emprunte le nom de la fondatrice du Salon, Christine Dumitriu-van-Saanen, récompense chaque année un auteur d’un livre de fiction écrit en français, et résidant en Ontario.
Le jury a décidé cette année de récompenser Gilles Dubois, pour son roman L’enfant qui ne pleurait jamais. Un roman autobiographique, authentique et humain qui invite le lecteur à l’accompagner dans le Paris d’après-guerre, puis à le suivre vers l’Amérique des années 1970. Sans jamais forcer, sans non plus tomber dans l’émotion facile, Gilles Dubois trouve les mots pour décrire la révolte contrôlée d’un garçon endurci qui a appris, très tôt, trop tôt peut-être, à ne pas pleurer. À ne pas pleurer, mais aussi à rêver. Un témoignage superbe, de résilience.
Le Salon a également récompensé deux personnalités francophones de Toronto. La première, Guy Migneault, directeur du Théâtre français; la seconde est malheureusement décédée. Il s’agit de Marcel Arsenault, co-propriétaire de la librairie Champlain, qui a fermé ses portes en 2009, au grand dam des amoureux des livres. Les enfants de Marcel Arsenault, Jules et Pauline, ont recueilli son prix. L’émotion était forte dans l’assistance, et au moins aussi forte que l’envie d’avoir de nouveau une librairie francophone à Toronto.
Photo : Pauline et Jules ont recueilli le prix offert à leur père Marcel Arsenault.