Jean-François Gérard
Le Festival Next Wave, « prochaine vague » en français, se tiendra le week-end du 14 au 16 avril au cinéma TIFF Bell Lightbox. Parmi la douzaine de films retenus, deux sont francophones : Nos Cérémonies (Summer Scars) et Le Paradis (The Lost Boys).
Fondé en 2010, cet événement tire son originalité de son comité de sélection de 12 adolescents entre 15 et 18 ans. « Après les visionnages, on discute surtout de ce qui nous a parlé, ce qui aura de l’écho chez le jeune public à Toronto, avec des histoires sur la jeunesse », décrit Honora Murphy, membre du comité de sélection. Les séances seront gratuites pour les moins de 25 ans.
Le film français Nos Cérémonies raconte l’histoire de deux frères qui héritent d’un pouvoir fantastique qui les lie à jamais. Ils reviennent au bord de l’océan, où ils avaient l’habitude de passer leurs étés pendant l’enfance. « Nous avons visionné beaucoup de films français, mais il était difficile de les départager sur la base de scénarios », se souvient Naiya Forrester, une autre membre du comité. « Celui-ci avait une intrigue très différente et a recours à un réalisme teinté de magie. C’est une histoire très unique qui devrait surprendre le public. Les images sont très parlantes, l’intrigue raconte à quel point on peut aller pour sa famille, ce qu’on est prêt à faire ou non ». Depuis une première sélection à Cannes en 2022, Nos Cérémonies a écumé de nombreux festivals (Suisse, Italie, Inde…), mais c’est sa première en Amérique du Nord.
« Être retenu par un jury très jeune est assez dingue, car pour ce film je m’étais entouré d’une équipe très jeune, dont pour beaucoup c’était la première fois dans le cinéma, afin de porter un regard presque documentaire sur la jeunesse. Nous avons fait des castings sauvages de personnes qui ne sont pas comédiens », explique au Métropolitain le réalisateur Simon Rieth qui a mené sa « recherche d’originalité » par un « mélange d’univers ». Les deux acteurs Raymond et Simon Baur viennent du monde du kung-fu.
Il y aura une visio Zoom question et réponse (Q&A) à l’issue de la projection de THE LOST BOYS (Le Paradis) le 16 avril.
Tourné par le réalisateur belge Zeno Graton, Le Paradis aborde également la relation de deux jeunes adultes. Joe, 17 ans, est sur le point de sortir d’un centre fermé pour mineurs délinquants. Mais l’arrivée d’un nouveau jeune va remettre en question son désir de liberté. « C’est un film très nuancé, qui met en avant l’humanité de chaque personnage. Il explore plusieurs thèmes comme la famille, la sexualité, la justice… Il pose des questions sur l’équilibre des pouvoirs dans notre société », décrit Honora Murphy. « C’était le troisième film d’une journée de visionnage, mais j’ai été immédiatement absorbé ». Il a été présenté en première mondiale en Allemagne, au festival Berlinale, en février.
Les séances coûtent 14 $. Les films sont également visibles en ligne pour 9,03 $ entre le 12 et le 16 avril. Les deux longs métrages sortent début mai en France, mais les opportunités de les voir au Canada devraient être rares.