Richard Caumartin
Pendant la Semaine de la Francophonie, le Club canadien de Toronto accueillait, le mardi 19 mars, pour son déjeuner-conférence, la fondatrice des Entreprises Danièle Henkel et présidente de Henkel média, ainsi que Karl Blackburn, président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec.
La rencontre au Tiff Bell Box a débuté par un message vidéo envoyé par le ministre québécois de la Langue française et ministre responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne, Jean-François Roberge, sur la thématique de l’entente entre le Québec et l’Ontario. M. Roberge a fait état de la belle amitié entre les deux provinces et du fait que la portée économique de cette entente ne cessait de croître.
En début de rencontre, la directrice générale sortante du Centre francophone du Grand Toronto, Florence Ngenzebuhoro, a présenté la conférencière. Elle a parlé « cœur à cœur » à son « idole », Danièle Henkel, qu’elle a connue en 2017. « Vous êtes une perle, indique Mme Ngenzebuhoro. Je vous ai observée de très loin, et je me suis beaucoup inspirée de votre force, de vos mots, de votre grâce et de votre beauté. Ce n’est pas par hasard que j’ai décidé de me lancer comme travailleuse autonome. Vous inspirez les femmes immigrantes francophones comme moi. Merci beaucoup! »
Conseillère politique et économique de l’ambassadeur des États-Unis en Algérie pendant 12 ans, Danièle Henkel a immigré au Québec au début des années 1990 avec sa mère, son mari et ses quatre enfants. Six ans plus tard, elle créait le Gant Renaissance, point de départ des Entreprises Danièle Henkel inc. Auteure à succès, coach, conseillère stratégique, conférencière et animatrice, cette passionnée de l’entrepreneuriat transmet avec fougue l’expérience qu’elle a acquise au fil des ans.
Danièle Henkel et Karl Blackburn ont ensuite participé à un débat avec la journaliste Sandra Padovani. Les questions portaient surtout sur la Francophonie pancanadienne.
M. Blackburn a répondu avec son cœur. « L’objectif que l’on poursuit, c’est de voir de façon concrète comment le secteur privé peut joindre sa voix pour faire en sorte que ce qui nous unit tous, notre langue, puisse devenir un vecteur de croissance économique, et ce, peu importe l’endroit où l’on se trouve au Canada. Il y a de réelles opportunités »
Quant à Mme Henkel, elle a insisté sur le fait que tout part de la langue française.
« Lorsque j’ai décidé de quitter l’Algérie, j’ai décidé de me lancer dans le vide total et de choisir le Canada, particulièrement le Québec pour plusieurs raisons. La première est ce défi de voir que dans le continent nord-américain, il y avait une région où l’on pouvait s’exprimer, se faire des amis et travailler en français; et ça, c’est venu me chercher, raconte-t-elle.
« Pour moi, la langue française, ce n’est pas que la langue que l’on parle. C’est un pont solide, un pont qui fait en sorte que nous puissions nous comprendre, lier des amitiés et créer des familles. Si la raison pour laquelle vous avez choisi de venir au Canada est de vivre en francophonie, d’utiliser cet outil majeur et de rassemblement pour faire des affaires, continuez d’y croire et devenez une voix parmi tant d’autres. Rien ne vous empêche d’en être fier! »
Photo : Sandra Padovani (à gauche), Karl Blackburn et Danièle Henkel