Le Métropolitain

Des artistes francophones exposent en plein air à Toronto

Environ 400 artistes présentaient leurs œuvres au tout récent Toronto Outdoor Art Exhibition (TOAE), une exposition d’art tenue en plein air sur la place de l’hôtel de ville. Fort de son expérience acquise tout au long de ses 52 années d’existence, cet événement attire aujourd’hui plus de 100 000 visiteurs. Parmi ces artistes, on trouvait quelques francophones de l’Ontario et du Québec.

Quand il saisit ses pinceaux, Jaber Lutfi n’a aucune idée préconçue de ce qu’il va peindre sur la toile. Né au Liban, Jaber réside à Montréal depuis sa plus tendre enfance. Les formes qui apparaissent sont totalement assujetties à son sens de l’improvisation. Des couches de peinture acrylique se superposent pour former des visages humains ou des têtes d’animaux. Une série de « visages » représentant peut-être Dieu est en cours de réalisation.

Autre artiste québécois, Éric Tardif réalise des sculptures à partir de lamelles de bois qu’il découpe, plie à la vapeur puis recolle pour créer des formes d’animaux. Biologiste à l’origine, Éric Tardif s’inspire de la nature et des animaux sauvages qui vivent au Canada. Sa dernière réalisation représente un œuf hérissé de pics, pièce symbolisant la fragilité et l’aptitude à se défendre.

C’est durant ses études à Vancouver que Marianne Chénard est tombée amoureuse de la céramique. Cette artiste montréalaise puise son inspiration à partir d’objets usuels canadiens pour réaliser des contenants au goût contemporain. Des cruches qui servaient autrefois à entreposer le whisky deviennent alors des vases. Une série de contenants de sirop d’érable lui ont valu un succès certain auprès de ses clients torontois.

À partir de photos prises lors de ses voyages, Jean-Michel Laberge réalise des montages photographiques faits de bouddhas et d’autres maîtres de sagesse. Formé à donner également des cours de méditation, les œuvres photographiques de Jean-Michel incitent tout naturellement à l’introspection.

Carole Baillargeon confectionne des écharpes, des bracelets, des pendentifs et des cartes de souhaits en jouant avec des textiles et des fils de multiples couleurs. Ses réalisations peuvent se porter ou bien même être accrochés au mur.

Thérèse Boisclair applique de la peinture acrylique sur du papier de soie, vaporise puis répand les couleurs en inclinant la toile ci et là. Ce processus original donne des effets spéciaux et des résultats surprenants. Les formes abstraites varient selon la texture et la transparence des couleurs. Originaire du Québec mais installée aujourd’hui à Ottawa, Thérèse Boisclair expérimente avec cette méthode de création depuis quatre ou cinq ans.
Un long séjour au Nevada a profondément marqué l’artiste torontoise Dominique Prévost. Ses aquarelles dépeignent souvent les grands espaces au ciel immense et l’horizon infini que l’on retrouve dans les paysages de l’Ouest.

Dominique Prévost superpose des bandes de papier peints de différentes couleurs. Ces assemblages géométriques finissent par composer des paysages. L’artiste joue avec la juxtaposition des textures des morceaux de papier utilisés et la rencontre fortuite des différentes couleurs.

« J’adore le côté spontané de l’aquarelle. Le papier réagit avec l’eau et les différents pigments. J’aime les rencontres »,explique cette Québécoise installée près de Toronto depuis 1983. Dominique Prévost fait partie d’un collectif d’artistes basé à Oakville.

La présence de ces artistes francophones est d’autant plus méritoire puisque le  jury du TOAE reçut plus de 1000 demandes d’artistes cette année. Leur talent fut récompensé par une participation à la plus grande exposition d’art en plein air au Canada.

Photo : Dominique Prévost

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