Le Métropolitain

Des aînés s’initient à l’économie sociale grâce au CCO

Le Conseil de la coopération de l’Ontario (CCO) se consacre depuis plus de 50 ans au développement économique communautaire. L’éducation est un des moyens utilisés par l’organisme pour favoriser l’émergence d’entreprises sociales et de coopératives : ateliers et conférences permettent notamment de familiariser un large public à des questions pointues et généralement méconnues. Une des dernières initiatives à cet égard est une formation qui fut offerte à une douzaine d’aînés à l’Alliance française le 15 septembre dernier.

Mobiliser les personnes âgées est en effet une excellente façon d’améliorer le bien-être d’une communauté. Cela permet de maintenir actif cette frange de la population dont la bonne santé repose souvent sur la sollicitation de ses facultés et de mettre à profit ses expériences, ses compétences et sa disponibilité. En plus d’atteindre ces objectifs, intéresser les aînés à l’économie sociale offre aussi la possibilité de les engager dans une forme d’activité dont la raison d’être est d’accroître le bien commun.

Mais quelles sont les différences entre les diverses approches économiques qui permettent d’illustrer le bien-fondé et l’utilité des coopératives et des entreprises sociales? Caroline Joly, sociologue de l’économie et agente de développement au CCO, est entrée dans le vif du sujet en faisant d’abord un bref historique des systèmes économiques depuis la préhistoire en en soulignant le caractère collectif. En effet, un « système » implique nécessairement un groupe, d’autant plus qu’un être humain livré à lui-même ne peut guère faire davantage que de s’assurer de sa simple survie.

Dans le système capitaliste, né au XVIIe siècle et qui a toujours cours aujourd’hui, l’économie est fondée sur la propriété privée des moyens de production (machinerie, édifices, terrains, etc.) et la location du temps de travail. La maximisation des profits est le but recherché. L’alternative à ce système se nomme « économie sociale » et existe déjà en mains domaines. La satisfaction des besoins humains est dans ce cas le but à atteindre.

L’économie sociale existe en deux formules. La mieux connue est la coopérative, une organisation qui appartient à ses membres et dont les surplus (les profits) sont redistribués équitablement entre eux. Il existe divers types de coopérative dont certaines n’ont pas pour vocation de dégager des surplus; mais toutes ont pour mandat de servir leurs membres et sont contrôlées par ces derniers par le biais d’un conseil d’administration élu.

L’autre formule est l’entreprise sociale, qui a recours au marché pour répondre à un besoin dans la communauté. Ses activités peuvent lui permettre de faire des bénéfices mais pas de les accumuler, les profits devant servir à poursuivre une mission sociale ou doivent en tout cas être redistribués au sein de la population servie. Les entreprises sociales ont accès aux subventions du gouvernement et plusieurs sont incorporées comme des organismes sans but lucratif.

Ces nuances comprises par l’assistance, Mme Joly a expliqué comment chacun peut contribuer à l’économie sociale. Devenir membre d’une coopérative ou d’une entreprise sociale, y faire du bénévolat, en acheter les produits et les services, participer à des événements (colloques, comités de travail, assemblées générales annuelles, etc.) sont quelques idées à la portée de tous.

Mettre sur pied une entité relevant de l’économie sociale est une autre avenue qui demande cependant plus de travail. Identifier les besoins socioéconomiques de sa communauté, choisir une forme d’entreprise adaptée, obtenir un numéro d’enregistrement et se plier aux autres procédures légales, rédiger les règlements, déterminer les sources de financement, publiciser le produit ou le service, etc. : voilà quelques-unes des nombreuses tâches qui attendent ceux et celles qui se lancent dans l’aventure de l’économie sociale. Mais l’impact d’une telle initiative sur la qualité de vie d’une collectivité étant aussi important que ses avantages monétaires, l’effort en vaut vraiment la peine.

 

PHOTO : Des participants d’horizons divers ont suivi la formation.

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