Le Métropolitain

De l’imagination à revendre

Christiane Beaupré

Dans le cadre de la Croisée des chemins, Hugues Beaudoin-Dumouchel s’est entretenu avec l’autrice de science-fiction Michèle Laframboise.

Cette femme à l’imagination débordante a déjà publié une vingtaine de romans ainsi qu’un bon nombre de bandes dessinées et de nouvelles. Avec tous ces univers fascinants dans lesquels évoluent des personnages qui le sont tout autant, il n’est pas surprenant qu’elle ait récolté plusieurs distinctions littéraires.

En entrevue, cette résidente de Mississauga a des réponses franches et parfois surprenantes. Chaque minute de l’entretien permet aux participants d’en apprendre davantage sur elle et les différents univers qui vivent dans sa tête. Il n’y a aucun temps mort. Mme Laframboise parle de ses sources d’inspiration, de son processus d’écriture et de sa passion, la science-fiction.

En début de rencontre, l’autrice a lu un extrait de son dernier roman intitulé Le secret de Paloma (2021), qui se déroule dans « un monde hostile avec les ados qui doivent y vivre ». C’est là que vit Paloma, une jeune femme intelligente qui, un jour, quitte pour ne plus jamais revenir (son corps sera retrouvé dans le désert). Son amie Alouette part alors à la recherche de « la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ». Le passage choisi était un hommage à Paloma.

Le secret de Paloma (2021), livre où elle s’est « le plus investie » selon elle, a d’abord été rédigé en anglais et elle l’a traduit en français. « Je ne suis pas une bonne traductrice, raconte-t-elle en riant, car au cours du processus, j’enrichissais l’histoire. Puis, j’ai ajouté ces détails à la version anglaise. » Parfaitement bilingue, certaines œuvres sont aussi rédigées en français et traduites vers l’anglais. « Je n’ai pas de scrupule à écrire en anglais, dit-elle. Je suis au service de l’histoire et je suis mon inspiration. »

Autre que la traduction, Mme Laframboise a également ajouté plusieurs détails sur cette « planète où la pression de l’air chute de façon draconienne après le coucher du soleil ». En exemple, « de quelle couleur serait un coucher de soleil, questionne-t-elle. Sur Mars, le coucher de soleil est bleu et la nuit, le ciel est violet. » Quelle couleur aurait le coucher de soleil sur la planète où vivent ces adolescents? Nul doute que sa formation scientifique lui est bien utile pour trouver une réponse plausible.

L’Arbre de l’inspiration

Selon Michèle Laframboise, la science-fiction est un « genre mal compris, mal aimé ». En effet, pour expliquer son propos, l’autrice compare la littérature à de la crème glacée. « Il y a de nombreuses saveurs de crème glacée comme il y a plusieurs genres littéraires. Pour moi, la littérature de science-fiction aurait un goût de menthe aux brisures de chocolat, commente-t-elle. Cependant, je lis de toutes les saveurs. »

Quant au processus de rédaction d’une œuvre de science-fiction, Michèle Laframboise le compare à « grimper au sommet d’un grand arbre » et avant d’arriver en haut, il faudra ajouter « des branches pour que les lecteurs puissent arriver au sommet ».

L’Arbre de l’inspiration est le secret qu’a partagé Michèle Laframboise avec les participants. C’est là qu’elle trouve les éléments pour alimenter son récit et tout peut devenir une source d’inspiration : « notre quotidien, l’expérience des autres, notre propre imagination. Tout ça produit une œuvre. Ça prend beaucoup de temps. C’est comme un jardin : plusieurs histoires germent en même temps et se développent à des rythmes différents ».

Chaque auteur semble avoir un arbre qui lui est propre. Alors, si le genre littéraire est pour vous, préparez vos stylos ou aiguisez vos crayons. Vous avez désormais tous les outils pour produire votre premier chef-d’œuvre. Quelle saveur lui donnerez-vous?

Photo: Michèle Laframboise 

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