Le Métropolitain

Dans les profondeurs de la ville

 « Le métro définit une ville. Toronto est passée d’une vieille ville endormie à une ville moderne. » Adam Zhelka et Robert Lubinski déambulent parmi les photographies, les cartes et les différents articles que ces deux passionnés de la ville de Toronto ont recueillis pour réaliser l’exposition Tunnel Vision : the story of Toronto’s Subway (l’histoire du métro de Toronto).

Les deux hommes partagent une passion commune pour l’histoire et plus particulièrement pour l’histoire urbaine et souterraine de la Ville reine. Du boulot d’été étudiant à balayer les rames de la Commission de transport de Toronto (TTC) à l’adhésion à la Toronto Transport Society, les deux compères partagent décidément les mêmes valeurs.

« J’ai grandi en face d’une station de métro, se rappelle Robert Lubinski. Le métro, c’était une vraie distraction pour des gamins il y a 40 ans. Les couleurs, les sons, prendre le métro, aller à l’avant pour regarder les rails… On se disait : jusqu’où elles vont? »

Les titres de journaux et les photographies d’époque sont les témoins de la révolution que représentait l’ouverture de la première ligne de métro à Toronto.

« Les gens avaient hâte. Toronto devenait une grosse ville, explique Adam Zhelka. On ne se rend pas compte comme c’est perturbateur pour le paysage urbain, la construction d’un métro. Les immeubles sont démolis, la rue est déshabillée. »

Avec l’ouverture de la première ligne Union–Eglinton, qui comprenait alors huit stations en 1954, les choses changent pour Toronto et pour ses habitants. Le centre-ville s’affirme comme le pôle d’attraction; les gens bougent et donc vivent différemment.

« C’était un temps excitant, rappelle Adam Zhelka. Le métro représente le progrès social. C’est un catalyseur pour d’autres changements. Il n’y a pas de doute que les transports publics ont un rôle à jouer dans la vie d’une ville. »

Le métro représente une culture, un choix urbain et social. Vers quel type de ville souhaite-t-on se diriger? Une ville d’autoroutes et de voitures ou une ville de rues et de métro?

« Beaucoup de villes nord-américaines commencent à se rendre compte de l’importance du métro. Même Los Angeles change sa politique pour faire de grands investissements dans les transports en commun. »

Après Union–Eglinton, c’est la ligne Bloor-Danforth qui verra le jour en 1966 – la station Chester fêtait au mois de février dernier ses 50 ans. 

Aujourd’hui, les lignes se sont développées et agrandies, mais Toronto reste encore loin derrière les grands systèmes de transports publics iconiques tels que ceux de Paris, Londres ou encore Moscou et Hong Kong.

La future ouverture de l’extension Toronto-York Spadina promet cependant bien des avancés avec six nouvelles stations disponibles d’ici 2017.

« Une nouvelle architecture arrive avec ces stations. La couleur, la lumière, les matériaux, c’est emballant! Ça va ajouter quelque chose à la communauté. »

Une exposition qui sait parler autant aux passionnés d’histoire qu’aux explorateurs urbains et qui délivre les petits secrets de la TTC. Saviez-vous que Bay et Queen cachent sous leurs quais des stations fantômes?

Tunnel Vision : the story of Toronto’s Subway, à la Market Gallery of the City of Toronto Archives, jusqu’au 11 juin

 

Photo:   La station Chester a fêté ses 50 ans en février dernier.

 

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