Richard Caumartin
Dans le cadre des activités proposées pour souligner le Mois de l’histoire des Noirs, Oasis Centre des femmes (OCF) proposait, le vendredi 24 février, une soirée de partage à l’auditorium du campus du Collège Boréal à Toronto.
Sous le thème « Sororité partagée, renforçons et entretenons nos ponts », cette rencontre était dédiée au dialogue entre des femmes noires et les femmes blanches de la communauté francophone en collaboration celles de l’organisme Centr’Elles de Thunder Bay qui y participaient de façon virtuelle. Une façon de réfléchir entre femmes pour briser les mythes, souligner la double appartenance et trouver des solutions pour une communauté plus inclusive. L’ambition de cette initiative est de dépasser les positions raciales afin de renforcer et entretenir des ponts entre elles.
Après le message de bienvenue de Rose Viel, directrice générale de Centr’Elles, la soirée a débuté avec un panel de discussion animé par Ngalula Kalunda, fondatrice de NK Consultation et spécialiste en gestion de projet. Quatre panélistes ont répondu à ses questions : Fété Kimpiobi (directrice générale de SOFIFRAN), Alice Fomen (fondatrice de Seeva Éducation), Mimoza Tulina (conseillère au Collège Boréal) et, en ligne, Laila Faivre (présidente de Novocentre, du MOFIF et de ACAT Canada).
Les questions posées aux invitées étaient axées sur la capacité pour les femmes d’horizons divers de créer des ponts entre elles et avec leur communauté.
« La famille, l’amour et la culture sont des sujets familiers qui créent des liens entre nous. La communication est le pont principal, puis notre vulnérabilité. Nous allons vers des personnes qui nous ressemblent et cela est un pont naturel pour nous, explique Mme Fomen.
« Un autre pont naturel qui me vient à l’esprit est en termes d’ambitions à atteindre. Pour la majorité d’entre nous, la terre d’accueil qui nous reçoit offre de nombreuses opportunités pour les femmes. »
Puis face à la question Existe-t-il des ponts entre les femmes de la diversité?, les panélistes sont en accord.
« Les ponts existent dans l’universalité humaine, disent-elles. Nous avons nos différences entre races, groupes ethniques et cultures. Nous avons toutes nos valeurs universelles. Mais en étant conscientes de cela, il ne faut pas avoir peur de l’autre, il faut confronter cette crainte car la communication est la clé. Sortez de votre zone de confort et allez au-delà de vos limites. Ayez du courage sans oublier que l’autre est comme nous et a ses propres vulnérabilités. »
Toutes sont formelles, l’engagement communautaire est le meilleur moyen de bâtir des ponts.
« En tant que femmes, nous pensons n’être qu’une moitié de l’autre, mais nous sommes entières. Il faut passer à l’action maintenant. Ce pont que nous devons construire doit l’être pour toutes les femmes, et doit unir nos différences et amener ces changements que le monde attend. Unir les femmes de la Terre dans un mouvement de paix », conclut Mme Kimpiobi.
La soirée s’est poursuivi avec une exposition d’art, d’artisanat et de vêtements provenant de divers pays d’Afrique. Un repas de mets africains et de la musique ont clôturé cette rencontre conviviale et motivante pour plusieurs participantes.
Photos : De gauche à droite : Mimoza Tulina, Maimou Wali (hôtesse de l’événement), Alice Fomen, Ngalula Kalunda et Fété Ngira-Batware Kimpiobi