La COVID-19 pourrait faire jusqu’à 9400 décès au Canada d’ici le 15 juin si les mesures de distanciation physique ne sont pas respectées, selon l’Agence de la santé publique du Canada.
Selon ses estimations, le Canada pourrait compter entre 97 990 et 107 454 cas de personnes infectées par le coronavirus au 15 juin. Le nombre de décès pourrait se situer entre 7700 et 9400 à cette même date.
Jeudi, le nombre de décès se rapprochait du meilleur scénario décrit par l’Agence.
La bonne nouvelle est que le risque de transmission est demeuré faible depuis près de deux semaines.
S’exprimant jeudi devant sa résidence, le premier ministre Justin Trudeau s’est dit encouragé par ces données qui démontreraient « qu’on est clairement en train de ralentir la propagation du virus à travers le pays ».
Il a du même coup servi une mise en garde à tous ceux qui y verraient une raison pour relâcher les mesures de distanciation sociale.
« La situation demeure grave, surtout dans les régions où on continue de constater un grand nombre de cas, et dans les centres de soins de longue durée et les résidences pour personnes âgées », a-t-il dit.
« Donc même si on commence à reprendre certaines activités, on doit resserrer d’autres mesures comme le dépistage et la recherche des contacts », a poursuivi le premier ministre.
Par ailleurs, le coup de pouce promis aux aînés au mois de mai se concrétisera près de deux mois après avoir été annoncé.
Le gouvernement fédéral offrira un paiement unique non imposable de 300 $ aux aînés admissibles à la pension de la Sécurité de la vieillesse et de 200 $ additionnels à ceux qui sont admissibles au Supplément de revenu garanti.
Les aînés verront la couleur de cet argent dans la semaine du 6 juillet, a annoncé M. Trudeau.
Mission militaire dans les CHSLD
Le premier ministre Trudeau n’a toujours pas de décision à annoncer sur le maintien des soldats dans les CHSLD du Québec, une demande de François Legault.
Les discussions entre Ottawa et Québec continuent, a-t-il simplement dit jeudi avant-midi.
« Notre priorité, c’est de s’assurer que les aînés au Québec soient bien protégés, reçoivent les soins qui sont si nécessaires pendant cette pandémie. (…) Le Canada va continuer d’aider le Québec à reprendre le contrôle de ces centres-là », a-t-il dit.
Ottawa prévoyait mettre fin à la mission le 12 juin. À quelques jours de cette échéance, on ne sait donc pas encore si la mission sera prolongée ou non.
« Je pense qu’Ottawa, pour les militaires, pourrait répondre maintenant », a exigé le chef bloquiste Yves-François Blanchet.
Soupçonnant que le retard est dû à une mésentente au sein même du gouvernement Trudeau, il a demandé que « quelqu’un fasse preuve de leadership, (…) tranche et prenne la décision et dise qu’on permet que ça reste là ». Selon lui, il en va « de la santé et de la sécurité des gens ».
Subvention salariale et partis politiques
Le Bloc québécois continue de dénoncer l’utilisation par le Parti libéral du Canada (PLC) de la subvention salariale créée pour aider les employeurs à supporter l’effet économique de la pandémie.
Même si Élections Canada confirme qu’il n’est pas illégal pour un parti politique d’utiliser l’argent de cette subvention, Yves-François Blanchet ne modifie en rien son discours.
« J’ai dit irrégulier et potentiellement illégal. Je maintiens ma position », a insisté M. Blanchet lors d’un point de presse jeudi matin.
Et si l’organisme qui applique la loi électorale ne voit pas là d’illégalité, M. Blanchet attaque l’organisme, après avoir cité « le gros bon sens élémentaire » pour taxer d’illégal le recours à la subvention.
« Si une institution qui est supposée protéger une certaine équité en démocratie s’en lave les mains (…), c’est peut-être l’institution qui a un problème et je ne me gênerai certainement pas pour le dire », a lancé le chef bloquiste.
Puis, il a repris son argument éthique.
« Quelqu’un qui a l’ombre du début d’une conscience va admettre qu’il n’est pas supposé aller chercher de l’argent là-dedans », a-t-il jugé.
Nombre de cas
Il y a eu plus de 1 787 000 tests administrés au Canada depuis le début de la pandémie. Environ 5 % d’entre eux ont détecté la maladie. On fait passer, en moyenne, 29 000 tests par jour.
Jusqu’à maintenant, on a recensé 93 700 cas confirmés ou probables dans l’ensemble du pays. La COVID-19 a provoqué la mort de 7635 Canadiens.
Distribution des cas au pays, selon les plus récents bilans provinciaux et territoriaux: 52 143 cas au Québec, dont 4885 décès; 29 403 cas en Ontario, dont 2357 décès; 7076 cas en Alberta, dont 145 décès; 2623 cas en Colombie-Britannique, dont 166 décès; 1058 cas en Nouvelle-Écosse, dont 60 décès; 647 cas en Saskatchewan, dont 11 décès; 298 cas au Manitoba, dont sept décès; 261 cas à Terre-Neuve-et-Labrador, dont trois décès; 135 cas au Nouveau-Brunswick, dont un décès; 27 cas à l’Île-du-Prince-Édouard, tous guéris; 11 cas au Yukon, tous guéris; cinq cas dans les Territoires-du-Nord-Ouest, tous guéris; aucun cas au Nunavut.
À ces bilans provinciaux et territoriaux s’ajoutent les 13 cas, tous guéris, chez les passagers rapatriés du navire de croisière Grand Princess le 10 mars.
SOURCE : Catherine Lévesque et Lina Dib, La Presse canadienne