Le Métropolitain

Conversation avec l’artiste Damien Robitaille sur son année chamboulée

Juste avant le temps des Fêtes, le musicien chanteur Damien Robitaille s’est joint à la gouverneure générale Julie Payette pour un entretien sur son année chamboulé par la pandémie.

M. Robitaille, un Franco-Ontarien né à Brantford (la même ville que Wayne Gretzky, ajoute-t-il avec un rire) et qui a grandi à Lafontaine, est auteur-compositeur-interprète de cinq albums. Il partage des petits clips de musique quotidiennement depuis le début de la pandémie, au grand plaisir de son public et dont un clip qui a fait sensation dernièrement sur les médias sociaux.

Sa chanson Astronaute, qu’il reprend au mois de juin 2020 dans ces clips, est en fait une de ses premières compositions. Cette chanson lui est très chère car c’est le deuil de son père. Le chanteur raconte qu’au début Astronaute était en anglais et plutôt humoristique mais à force d’y travailler elle est devenue une sorte de catharsis.

« Tournée en français, la chanson est devenue une sorte de prière. J’imaginais mon père là-haut comme l’astronaute », confie-t-il. C’est ce dernier qui l’a incité à la musique.

Avec sa guitare, son père animait toutes les soirées du village. « Sa guitare était tellement un emblème de sa personne qu’on l’a exposée à ses funérailles. C’était tout naturel que j’aille vers la musique, j’y baignais », renchérit-il.

Damien Robitaille aime chanter en français à cause de son amour envers la langue : « Adolescent j’ai presque perdu la langue de mon père et ça m’a secoué ».

Il explique que sa mère francophile autant que son père francophone lui ont infusé l’amour et l’importance du français et de cette culture canadienne-française. « Même si j’ai grandi dans un village francophone, nous étions quand même entourés de cette mer anglophone », raconte-t-il.

À ses débuts, les différentes communautés francophones canadiennes hors Québec n’étaient pas en contact. Elles n’étaient pas au courant de leurs existences respectives. Alors en tant que musicien, il a voulu mettre de la lumière sur les francophones hors Québec. « Ça pris 15 ans à réunir les communautés canadienne-françaises et je suis fier de faire partie des pionniers de cette transformation », déclare-t-il.

Quand la pandémie a frappé, M. Robitaille a vu tous ses spectacles annulés et des mois complètement vides devant lui. « Pour combattre la solitude, je me suis dit, chante! C’est ce que tu sais faire et, après quelques jours, j’ai vu l’espoir que ça donnait au gens », avoue-t-il.

Puis le 30 novembre, après la publication de son cover de Pump up the jam avec la présence de son chien, le chanteur a fait sensation sur internet! Il rigole qu’en 36 h il a gagné 10 000 abonnés Instagram, soit plus qu’au fil des neuf dernières années!

L’année 2020 a été calme pour lui côté composition. Le musicien a produit l’unique chanson Il me semble, une ode au désordre du monde. M. Robitaille maintient que cette année surtout, il est important d’être présent dans ce que l’on fait. « Saisir ce qui te rend unique, foncer là-dedans, rester soi-même et bien s’entourer : c’est ce qu’il y a de plus important dans la quête du bonheur », partage-t-il avec un sourire chaleureux.

SOURCE – Élodie Dorsel

PHOTO – Damien Robitaille

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