Le Métropolitain

Confidences de triathlètes

« Nous dormons vraiment bien, pas de problème de ce côté-là », répondent de concert Nathalie Auger et France Dorion quand on demande à ces triathlètes amateurs comment elles font pour récupérer après un si long effort.

Depuis six ans, ces deux Torontoises s’astreignent à un dur régime d’entraînements et de compétitions, accomplissant ainsi des efforts physiques qui paraîtraient surhumains au plus commun des mortels. Comment fait-on pour se préparer pour un triathlon, sport qui enchaîne une épreuve de natation, un parcours en vélo et au final une course à pied? La réponse est simple : il faut s’entraîner pratiquement tous les jours et suivre une hygiène de vie impeccable.

Né en Californie au tout début des années 1970, c’est véritablement en 1978 que le triathlon allait entrer dans la légende du sport. Un officier de la marine américaine basé à Hawaï demanda à ses jeunes cadets de compléter ce qui allait devenir le premier Ironman (homme de fer) de l’histoire en combinant les trois épreuves locales les plus éprouvantes à l’époque : nager les 3,9 km dans les eaux tumultueuses de la baie de Waikiki, enchaîner à vélo sur 189 km pour faire le tour de l’île d’Oahu et enfin courir les 42 km du marathon d’Honolulu. Les 18 candidats firent des émules puisque le sport se propagea rapidement en Europe. Ce nouveau sport reçut sa consécration en devenant un sport olympique aux Jeux de Sydney en 2000, épreuve qui vit le triathlète canadien Simon Whitfield remporter la médaille d’or.

Le sport s’est depuis « démocratisé » en instaurant des parcours plus courts, et donc accessibles à un plus grand nombre de sportifs. On peut participer à des demi-triathlons et même des sprints. Au cas où l’idée vous traverse la tête de vous inscrire à un de ces sprints dès demain, sachez quand même qu’il vous faudra nager 400 m, parcourir 30 km en vélo et courir 7 km! Lors d’un vrai Ironman, les participants doivent compléter le parcours en moins de 17 heures, faute de quoi ils ne sont pas considérés comme « finissant ».

France Dorion et Nathalie Auger affichent déjà de beaux exploits à leur tableau de chasse : 6 demi-triathlons et 2 Ironmen pour France, 5 demi-triathlons et 1 Ironman pour Nathalie. C’est manifestement l’Ironman du Mont-Tremblant dont les deux amies sont particulièrement fières. Organisé dans le cadre idyllique du Parc du Mont-Tremblant, ce triathlon québécois propose un parcours de natation dans le lac Tremblant, de vélo sur les routes sinueuses du parc et de course à pied le long du sentier du P’tit Train du Nord.

À la question de savoir pourquoi cette infirmière praticienne au Centre francophone de Toronto et cette spécialiste en tarification d’assurances se sont-elles lancées dans une pareille aventure, leurs réponses demeurent assez semblables. Elles pratiquaient toutes les deux la course à pied auparavant et souhaitaient plus de diversité dans leur régime d’entraînement. Le triathlon représente également pour elles un véritable défi ainsi qu’une façon d’évacuer le stress de la vie professionnelle. Le triathlon prend aujourd’hui une part appréciable de leur vie personnelle. France Dorion confie que ses collègues de travail lui demandent parfois si elle et son mari, triathlète également, prennent des vacances « normales ». Nathalie Auger avoue qu’elle doit planifier soigneusement ses rendez-vous avec ses amis non-triathlètes.

Puisque l’une vit et s’entraîne à Mississauga et l’autre à Toronto, Nathalie et France se voient de temps à autre au détour d’un des nombreux triathlons qui fleurissent çà et là au Canada et aux États-Unis durant l’été. En passant, France revient tout juste du marathon de Boston où elle venait de traverser la ligne d’arrivée il n’y avait pas 40 secondes lorsque les deux bombes explosèrent.

Loin des pressions que peuvent subir les professionnels et la consommation de drogues que certains prennent peut-être pour compléter ces épreuves d’endurance, ces deux triathlètes se fixent pour simple objectif de finir chaque course dans le meilleur temps possible et pouvoir ainsi accrocher à leur cou la fameuse médaille que chaque finissant reçoit.

Elles dorment donc chaque nuit à poings fermés en attendant la prochaine compétition. Qui sait, peut-être un jour participeront-elles au « graal » des triathlons qu’est l’Ironman d’Hawaï!

Pour découvrir et apprécier le triathlon, consultez le site du Festival de triathlon de Toronto qui se tient fin juillet (http://www.torontotriathlonfestival.com/

Photo : Nathalie Auger et France Dorion, triathlètes amateurs

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