Le Métropolitain

Comme on peut se tromper sur les gens!

Cet été, j’ai lu un polar qui mélange suspense, élégance et ironie. Du coup, j’ai découvert l’écrivain suisse-allemand Martin Suter. Allmen et les dahlias est son troisième roman d’une série qui met en scène Friedrich von Allmen, un dandy détective qui ne cherche pas du travail, « mais une activité rémunérée tout de même »! 

L’histoire se déroule en Suisse, au chic Schlosshotel où le tableau Dahlias de Fantin-Latour a été volé. Sa propriétaire, riche héritière d’un entrepreneur allemand, retient les services d’Allmen pour retrouver le chef-d’œuvre. Elle obtient, en prime, l’expertise de Carlos, fidèle domestique guatémaltèque d’Allmen, et de sa compagne Maria d’origine colombienne. Le roman est truffé de petites répliques en espagnol, du genre : Exacto. No me diga. Entiendo. Asi es.

Martin Suter multiplie les péripéties et soigne les détails. Le tableau manquant avait déjà été volé 20 ans plus tôt, un client de l’hôtel est retrouvé mort à sa table, le petit-neveu du défunt joue un rôle mystérieux et deux femmes portent le prénom Dalia, comme les fleurs du tableau de Fantin-Latour. 

L’une de ces femmes est la propriétaire du tableau volé et semble avoir plusieurs personnes qui vivent de sa générosité. Ou est-ce plutôt « de sa volonté de vengeance »…? Le roman illustre à quel point on peut souvent se tromper sur les gens. Il décrit aussi ce qui arrive lorsqu’un soupçon se mue subitement en certitude. Le métier de détective peut alors s’avérer dangereux…

L’auteur aime les commentaires sournois, comme « le relais entre ceux qui y étaient encore et ceux qui y étaient déjà » ou encore « les hommes vieux avec de jeunes femmes sont toujours dangereux ». Pour lui, « ce n’est pas ce que l’argent fait de nous, mais ce que l’absence d’argent fait de nous ».

Je vous signale, en passant, que le boire et le manger occupent une place de choix dans ce roman. On déguste d’abord un campari ou un caipirinha, puis on savoure un steak arrosé d’un Chamberlain Clos de Bèze 2006 et on termine le repas avec un bon brandy. Savoureuse lecture!

Martin Sutter, Allmen et les dahlias, roman traduit de l’allemand par Olivier Mannoni, Paris, Christian Bourgois éditeur, 2014, 196 pages, 27,95 $.

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