Le Métropolitain

Célébration de la résilience d’Haïti au cours du Mois de l’histoire des Noirs

Richard Caumartin

Le 220e anniversaire de l’indépendance d’Haïti a été célébré le vendredi 23 février dans le cadre des festivités du Mois de l’histoire des Noirs (MHN) à Toronto. Cette activité était organisée par l’Association des étudiants de justice sociale en éducation de l’Institut d’études pédagogiques de l’Ontario au Nexus Lounge de l’Université de Toronto.

Cette soirée était animée par Osholene Upiomoh et Danielle Cantave, présidente et vice-présidente de l’association étudiante. Les jeunes femmes ont expliqué dans les deux langues officielles pourquoi il était important de célébrer Haïti en février.

« Haïti, en tant que première nation noire indépendante au monde, incarne l’esprit de résilience, de courage et de lutte pour l’égalité. Sa révolution historique, menée par des personnes d’ascendance africaine, a abouti à l’indépendance en 1804 et à la création de la première République noire, brisant les chaînes de la colonisation et jetant les bases de la liberté et de l’équité.

« Cette histoire inspirante résonne profondément avec notre mission de promotion de l’équité sociale dans l’éducation et au-delà. »

Bien que la fête de l’indépendance d’Haïti soit une occasion de réflexion célébrée traditionnellement le 1er janvier, les organisateurs trouvaient important de le souligner durant le MHN, affirmant ainsi leur engagement envers les valeurs d’équité sociale et d’inclusion.

D’entrée de jeu, Mme Upiomoh a souligné, à l’aide d’une petite cérémonie de libation haïtienne, la contribution des ancêtres d’Haïti et du « monde impalpable invisible qui leur ont légué leur héritage ».

Normalement, cette cérémonie religieuse est effectuée à l’extérieur. Selon la tradition, l’eau pour cette cérémonie est déposée dans une calebasse, « fruit aux parois dures qui sert de récipient, d’ornement, de caisse de résonance pour les instruments de musique africains ».

Pendant la prière faite par Osholene Upiomoh dans sa langue maternelle, des gouttes d’eau étaient versées, à chaque incantation, dans un pot rempli de terre. C’est leur façon de reconnaître l’esprit de la Terre et de leurs ancêtres.

Puis, les animatrices ont présenté les invités – Patrick Auguste et Marlène Thélusma Rémy, respectivement vice-président et secrétaire de la Coalition des Noirs francophones de l’Ontario, et Antonide Ligonde, étudiante de troisième cycle au Département de justice sociale en éducation à l’Université de Toronto, qui ont, à tour de rôle, donné leurs impressions sur l’importance de l’héritage d’Haïti.

Mme Ligonde travaille actuellement sur une maîtrise qui porte sur l’expérience des élèves noirs dans le système scolaire, plus particulièrement au Peel District School Board.

« Les étudiants haïtiens sont de plus en plus décrochés de leur pays d’origine, de leurs racines. C’est pour cela qu’il est important pour moi de leur transmettre la culture et le savoir haïtiens. Je ne vis peut-être plus à Haïti depuis de nombreuses années, mais Haïti vit en moi », insiste-t-elle.

Pour sa part, Marlène Thélusma Rémy a fait un bref historique du drapeau bleu et rouge de son pays natal. Une histoire peu banale qui a mené à l’indépendance d’Haïti.

Le dernier interlocuteur à se présenter a été Hatinee Inedjsau Maakheprit de The Earth Center, une organisation spirituelle à but non lucratif qui se consacre à la préservation et à la promotion de la culture et de la spiritualité ancestrales de l’humanité afin d’assurer la santé et le bien-être de tous les peuples.

Les participants ont ensuite savouré des mets typiques d’Haïti grâce à Ricardo Province, propriétaire et cofondateur du restaurant Le Boukan sur l’avenue Danforth à Toronto, qui propose un menu varié de cuisines créole et caribéenne. La soupe haïtienne, le poulet, les beignets et plantains rôtis ont fait le bonheur des convives.

Photo : Danielle Cantave (à droite) montre une de ses œuvres à Marlène Thélusma Rémy.

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