Le Métropolitain

Bistro et télé-réalité font bon ménage au Café chez Hélène

Certains projets ont parfois un charme si puissant que leurs auteurs pourraient déplacer des montagnes pour le mener à bien. Cela semble être le cas pour le Café chez Hélène, dont l’ouverture se fera probablement à la fin du mois de juin. Le concept de l’endroit, aussi ingénieux qu’ardu à mettre en place, vaut le détour.

En effet, l’artiste autodidacte Hélène Nicole Richard avait en tête la création d’un espace de détente et de création, et force est de constater qu’elle sait de quoi elle parle. Après 14 ans à se produire dans les écoles et divers cafés-concerts du Canada, elle a eu l’occasion de voir le meilleur et le pire de ce qui se fait en la matière dans le pays, lui donnant ainsi suffisamment d’éléments pour parvenir à exprimer sa vision du bistro idéal. Mais concrétiser un rêve de tenancière ne veut pas pour autant dire abandonner tous les autres! Passionnée d’animation télé et présentant, selon les dires de son entourage, une ressemblance certaine avec la présentatrice américaine d’émissions télévisées Ellen Degeneres, elle s’est mise en tête d’allier son idée de café avec le concept de télé-réalité. Comment? En installant des caméras qui vont enregistrer les différents évènements et les retransmettre en direct sur Internet à tous les intéressés. Derrière cette initiative aussi moderne qu’intéressante, se cache en réalité une volonté de propager le français et de le rendre accessible à tous ceux qui n’auraient pas la possibilité de fréquenter des espaces de partage francophone.

Hélène Nicole Richard détaille ses motivations : « J’adore les cafés mais je pense aussi à ceux qui n’ont pas d’endroit pour pratiquer le français. Il y a une devanture commerciale devant ma maison et c’est comme ça que m’est venue l’idée ». Bien que disposant d’un local, les permis de boissons coûtent cher, et elle se voit dans l’obligation d’y aller par étape en sollicitant la générosité de la communauté par le biais de spectacles de collectes de fonds, qui ont lieu tous les samedi. Plusieurs musiciens viennent ainsi se produire afin de rassembler les sommes nécessaires à l’ouverture du lieu en bonne et due forme. D’autres personnages plus étonnants encore viendront se produire pour accélérer le mouvement, comme une femme qui va tenter de danser pendant plus de 131 h sans s’arrêter pour battre un record du monde. « Je veux aider les artistes, je veux montrer la vie des francophones en vrai », dit-elle avec enthousiasme. La demande se fera sous peu et permettra ainsi à l’établissement de devenir un café « sur le pouce », c’est-à-dire où l’on peut acheter sa boisson mais pas la boire sur place. Cela durera principalement les premiers mois. Pour l’épauler, deux stagiaires spécialisés en vidéo et en graphisme œuvrent avec elle à la création de son espace de partage numérique.

Avec plus de 1100 représentations au compteur et 15 ans de vie dans la Ville reine, cette Montréalaise de naissance avait ressenti comme un besoin de spectacles francophones. Elle se trouve donc toute proche de combler ce manque et de concrétiser son rêve. Un nouveau refuge de l’art en français semble sur le point de s’ouvrir au 1437 Kingston road, un nouveau chapitre de la vie francophone à Toronto.

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