Le Métropolitain

Avancer avec courage avec le duo Georgian Bay

Le duo folk-alternatif Georgian Bay complète l’album double Courage avec Vol. 2 : Moon. En tournée dans 11 villes canadiennes cet automne, Georgian Bay lançait le deuxième volume de ce projet au Hugh’s Room Live le dimanche 28 octobre à Toronto.

Kelly Lefaive et Joëlle Westman sont les forces créatives du groupe bilingue Georgian Bay. L’amitié de ces deux multi-instrumentistes a débuté lors de leurs études à l’Université de Toronto où, en plus d’avoir la musique en commun, elles partagaient aussi un amour pour la nature.

En 2018, le duo folk lance deux albums en moins de six mois. Le groupe est récipiendaire du prix Stingray Rising Star pour la chanson Roi, paru ce printemps dans l’album lumineux Courage Vol. 1 : Soleil.

Comme dans leurs projets antérieurs, ces deux auteures-compositrices-interprètes entremêlent le français et l’anglais dans ce nouvel album ayant pour thème : courage. Si Vol. 1 : Soleil invite un changement social, Vol. 2 : Moon invite un changement intérieur et explore les multiples facettes de ce thème avec un point de vue plus intime et personnel.

L’album commence avec Mining Town, une chanson aux tonalités mélancoliques qui résonnent du début à la fin de l’album. Cette première pièce est une ode très canadienne aux hommes et aux femmes qui ont fait de la beauté indomptée du Nord canadien leur bercail.

Continuant tout en nature, la chanson bilingue Cœur fragile, à la fois fascinante et terrifiante, explore les sentiments de peur qui peuvent accompagner l’amour et le désir.

Stardust combine la puissance dynamique du rock et de la musique symphonique pour évoquer une explosion d’émotions.

La guitare du coréalisateur Neil Whitford dans la pièce vertigineuse Storm rappelle Jeff-Buckley avec ses textures et timbres atmosphériques. Les fans de Bon Iver et The Weather Station vont apprécier.

Même si le projet de Lefaive et Westman a des racines profondes dans le folk, les deux femmes sont des omnivores musicales. Le résultat : leurs compositions ne sont pas liées au son folk traditionnel. Des influences de jazz, de rock, de musique de chambre et de musique électronique ajoutent aux qualités cinématographiques de cet album.

Ces qualités sont particulièrement mises en évidence avec le quatuor à cordes qui colore les pièces francophones Miroir, Tout c’que j’ai et Hiver. Le jeu de harpe de la Montréalaise Éveline Grégoire-Rousseau ajoute une promesse de chaleur à la pièce Hiver, un tableau musical de cette saison glacée.

Les cordes tendues dans Tout c’que j’ai rappellent une marée turbulente dans cette pièce d’amour troublé. Miroir est une chanson d’amour sincère et peut être un peu naïve qui nous propulse vers le cosmos.

Dans la dernière pièce, Willow, Joëlle Westman canalise le phrasé de Joni Mitchell, une des plus grandes influences de ce duo féminin.

L’album en entier est imprégné de la menace d’un chaos qui pourrait défaire les voix pures et harmonisées du duo. C’est la fragilité humaine qui nous invite à vivre pleinement, et d’avancer avec courage.

Exit mobile version