Le Métropolitain

Autochtones, francophones et anglophones : les piliers du Canada

C’était au tour de l’essayiste et romancier John Ralston Saul de soulever des passions dans le cadre des rencontres et des conférences du Forum national des jeunes ambassadeurs 2016.

L’homme ne se pouvait de manquer le Forum alors qu’il en est lui-même l’un des membres fondateurs. C’est sur le thème de La réussite du bilinguisme et du biculturalisme pour soutenir les causes des autres que l’essayiste menait sa conférence et notamment revenait sur les batailles linguistiques et culturelles francophones. Si ces dernières n’ont pas totalement remporté la bataille, le bilinguisme lui a obtenu de grandes réussites.
Entre défis et avenir, l’écrivain revenait sur l’importance pour les francophones, en tant que communauté minoritaire, de soutenir ceux qui comme les Autochtones et les immigrants luttent à leur tour pour leurs droits.
« Nous sommes construits sur trois piliers, rappelle l’écrivain. Le pilier autochtone, le pilier francophone et le pilier anglophone. » Des piliers comme base de la nation canadienne qui, elle-même, « est un pays de minorités ».
John Ralston Saul comparait la montée du racisme un peu partout en Occident en opposition à la situation du Canada qui semble préservée de ces mouvements d’intolérance.
« Quatre-vingt-cinq pourcent des immigrants deviennent des citoyens au bout de cinq ans au Canada », expliquait le conférencier.
Des chiffres imbattables lorsque comparés à ceux des États-Unis ou des pays d’Europe de l’Ouest. « La cérémonie de citoyenneté est la cérémonie d’un choix, d’une ouverture à un futur », dit-il.
L’homme se penchait également sur la question de l’apprentissage du français, prônant une refonte de l’éducation et de l’apprentissage de la langue notamment par la lecture de romans.
« Nous sommes dans une période de révolution culturelle », disait-il aux jeunes ambassadeurs. Les romans détiennent la vérité. » Une suggestion qui ne tombera pas dans l’oreille d’un sourd alors qu’une jeune fille lui demande à la fin de la conférence des suggestions de lectures et d’auteurs.
Soutenir la francophonie et faire profiter aux autres minorités de l’apprentissage des anciens défis relevés pour les aider à construire leur propre chemin, voilà ce que prônait John Ralston Saul. Se tourner vers l’autre en fait.

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