L’assemblée générale de l’Association des communautés francophones de l’Ontario (ACFO) Toronto s’est déroulée de façon virtuelle le 16 janvier. En attentant le début de la rencontre, prévue à 18 h, le président de l’organisme, Serge Paul, a invité les participants à se présenter dans le bavardoir.

Pour les nouveaux venus dans la capitale ontarienne, rappelons le mandat de l’organisme : « rassembler la communauté francophone et francophile du Grand Toronto dans toute sa diversité en vue de faire valoir ses droits politiques, culturels et économiques ».

En première partie, l’ACFO-TO a proposé une conférence de Rose Cathy Handy, Camerounaise d’origine et présidente de Bilingual Link et DG de Connecture Canada. Sa présentation avait pour but de sensibiliser les participants sur la façon d’améliorer le marché de l’emploi pour les francophones, son cheval de bataille depuis des années.

Après avoir fait l’historique de ce marché depuis les années 2000, époque où de nombreux francophones se trouvaient un emploi dans les centres d’appels, la conférencière a rappelé la force du bilinguisme, en insistant sur « l’importance que les organismes communautaires soient des partenaires, des alliés, pour augmenter le bassin de main-d’œuvre bilingue ».

La présentation était principalement axée sur les défis rencontrés par les nouveaux arrivants francophones à leur arrivée au Canada. « Ils croient pouvoir faire tout en français dans un pays bilingue, dit-elle. À cela s’ajoute leur méconnaissance du marché du travail, à commencer par le vocabulaire utilisé dans les titres des postes disponibles. »

Mme Handy déplore également le manque de services adéquats pour desservir les nouveaux arrivants. « Le défi, dit-elle, est de trouver un centre d’emploi francophone « complet » dans le Grand Toronto pour assurer des services adéquats. » Selon cette experte, il est important d’augmenter les services pour répondre aux besoins. « C’est notre responsabilité de mettre des programmes en place pour la main-d’œuvre francophone », insiste-t-elle.

La conférencière n’a pas manqué de souligner l’impact du premier emploi, un sujet sur lequel elle se penche depuis deux années. Selon elle, les organismes francophones auraient tout à gagner en étant des employeurs de ce premier emploi et leur suggère de faire preuve de flexibilité dans les critères d’embauche en donnant la chance au nouvel arrivant de faire ses preuves, de se développer et de se sentir bienvenu. « Il faut leur donner un environnement sécuritaire et les aider à bâtir une expérience professionnelle », conclut Mme Handy.

Pour sa part, Maimou Wali, une des participantes et membre du CA de l’ACFO-TO, estime que le recrutement dans les organismes francophones devrait être la première porte où les francophones nouvellement arrivés iront frapper pour avoir cette première expérience canadienne et développer leur connaissance de l’anglais. « On doit sentir que le bilinguisme n’est pas un facteur de discrimination », affirme-t-elle.

Pour Joe Tamko, agent de développement au Conseil de la coopération de l’Ontario, il est frustrant pour les francophones de se voir refuser un emploi, car leur anglais n’est pas assez bon. Plus nous aurons de services adéquats, plus nous allons réduire le taux de frustration. « Un poste bilingue est un poste bilingue. Ce n’est pas toujours du 50-50 », ajoute-t-il.

C’est sur cette réflexion qu’a pris fin la présentation fort appréciée de Mme Handy. Le duo d’improvisateurs DaFlo, composé de Daphney Joseph (Da) et Florian François (Flo), a poursuivi avec quelques sketches humoristiques ayant pour thème certains aspects de la présentation. C’est donc dans une atmosphère décontractée que l’ACFO-TO a entamé son assemblée générale annuelle.

Assemblée générale de l’ACFO-TO

À la suite de l’élection de Cristelle Inacio et Hanane Jaouick, comme présidente et secrétaire d’assemblée, et l’adoption des divers rapports, Serge Paul a présenté les activités auxquelles a participé l’organisme et annoncé qu’il y avait trois postes disponibles au conseil d’administration.

M. Paul a indiqué que l’organisme n’avait pas d’employé à temps plein présentement, seulement une personne à temps partiel. Malgré la situation, le CA a mis en place plusieurs activités dont les levers de drapeaux, la création de partenariats (CCO, Consulat général de France, gouvernement de l’Ontario, club de lecture de la Bibliothèque, etc.) la Table de concertation (subvention de 53 000 $ de Patrimoine canadien) ainsi que la participation à de nombreux événements communautaires (au Collège Boréal, au Club canadien, à l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario à Queen’s Park, au bureau du Centre francophone à Scarborough, etc.), à des activités politiques (inciter les francophones à aller voter, consultation sur le Plan d’action pour les langues officielles, etc.) et aux médias sociaux (l’organisme a 2204 abonnés Facebook et 271 sur Instagram).

Quant à sa position financière, l’ACFO-TO a un solde de 38 000 $. L’Assemblée a voté pour que cette somme soit utilisée pour une refonte du site Internet de l’organisme.

Pour ce qui est du conseil d’administration, deux participants à la rencontre se sont proposés et ont été acceptés. Ainsi Justin Davoh, enseignant à l’école Toronto-Ouest, et Thierno Soumare, régisseur de spectacles et actif dans le domaine culturel, se joignent à l’équipe. À la fin de la rencontre, il restait toujours un poste d’administrateur vacant alors si cela vous intéresse et que vous habitez ou travaillez à Toronto, faites parvenir votre CV à acfotorontosecretariat@gmail.com. Il est à noter que les postes suivants – présidence, vice-présidence, trésorerie et secrétaire – seront assignés à la première rencontre des dirigeants.