Le Métropolitain

Ancienne et nouvelle génération de Belges se retrouvent pour la Fête nationale

Autour d’une table de la Brickworks Ciderhouse, quatre amis, originaires de Flandres et de Wallonie, s’entousiasment en voyant arriver les frites : « On va pouvoir les goûter! » Ce n’est pas un cliché, la nourriture était un sujet de discussion récurrent entre convives pour la Fête nationale de Belgique le 21 juillet.

Jacques Druart, au Canada depuis 1968, estime qu’il est impossible ici de retrouver la même saveur des frites, à part chez un restaurateur qu’il avait déniché à Montréal « qui les faisait comme au pays, mais pour lequel il fallait se geler une heure ».

Ce résident de Kitchener, parmi les fondateurs de la Chambre de commerce belge au Canada, apprécie le sens du détail apporté à la soirée : de nombreuses sauces spéciales (Samouraï, Brazil, Andalouse, etc.) que l’on trouve bien difficilement au Canada, des petites cacahuètes importées, des drapeaux… Au comptoir, il était possible de commander deux bières belges, tandis que pour le dessert, une fondue belge avec du chocolat permettait de combler le manque du pays.

L’événement affichait complet depuis quelques jours et 150 personnes étaient réunies dans le quartier de Leslieville. Cette soirée était organisée par le Belgian Social Club in Toronto, fondé au début de l’année.

« Avec des amis, on a remarqué qu’il n’y avait plus de club belge. La Chambre de Commerce a un but professionnel mais pas social. Depuis janvier, on organise désormais un événement par mois », raconte le président Matthias Dedobbeleer. L’association vise à « mettre la Belgique sur la carte » et « aider ceux qui arrivent ». Ses premiers événements, une balade à la Don River, une soirée quiz ou une sortie en patins à glace ont réuni une cinquantaine de personnes.

Parmi les bénévoles, on retrouve beaucoup de trentenaires, venus pour du travail de manière temporaire ou dans le but de rester. Bien avant cela, après la Deuxième Guerre mondiale, la Belgique a connu une émigration importante vers le Canada, dont certains des participants du soir sont issus.

« Ma mère avait rencontré un soldat canadien à la Libération puis est venue ici, raconte par exemple Hubert Laureyssens. Son épouse Josée se rappelle qu’à ses 18 ans, elle fréquentait l’Association belgo-canadienne. L’organisation n’existe plus, mais cela n’empêche pas un groupe informel de se retrouver tous les mois au Prenup pub.

Ce 21 juillet a permis de rassembler toutes les générations. « On veut davantage toucher ceux qui sont à Toronto depuis 25 ans ou plus », commente Oskar Hermans, qui va devenir le nouveau président en août. À moyen terme, son prédécesseur rêverait de voir l’organisation chapeauter « un Belgian Beer Festival avec des brasseurs canadiens ».

Ce sera un projet pour ses successeurs, car son discours ému a aussi marqué son départ du Canada. L’organisation en a aussi profité pour honorer Gisèle Boudreau, figure historique de la diaspora belge à Toronto et toujours active pour rassembler.

Après le discours, c’était au tour du DJ Alejo de prendre les commandes platines mixant des titres flamands et wallons. Le premier titre de sa sélection? Mon amour du chanteur belge Stromae.

Photo: Les bénévoles du Belgian Social Club

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