Le Métropolitain

Amour, querelles et papillons avec Les Indisciplinés

Lorsqu’une mère et sa fille décident de passer quelques jours ensemble dans un chalet pour leur rendez-vous annuel, les choses pourraient se passer calmement avec une bonne dose d’amour familial. Mais pas dans la pièce Les Papillons de nuit de Michel Marc Bouchard.

Bernadette (Line Boily) est une maman collante qui n’a que deux obsessions : le bonheur de sa fille et la propreté. Carmen (Cécile Dadi) ne goûte guère toutes ces attentions et encore moins lorsqu’elle apprend qu’une quinzaine de prétendants ont été invités par sa génitrice afin qu’elle puisse trouver l’amour. Une erreur de la propriétaire du lieu de vacances amène le jeune entomologiste Ludovic (David Roulois) à rencontrer les deux femmes, tandis que deux cambrioleurs (Matthieu Bister et David Café-Fébrissy) viennent à passer par là.

L’énergie est au rendez-vous et le comique bien présent. Quiproquos et situations loufoques se succèdent, que ce soit par le biais des actions de l’excellente Line Boily qui récure le moindre bout de gazon, la poésie simplette de Jérémie le repris de justice, ou encore l’obsession de Ludovic pour le papillon lune. Le public venu nombreux éclate de rire toutes les deux minutes et tombe littéralement sous le charme de cette troupe dont la fraîcheur ne souffre d’aucune remise en question.

La metteure en scène Magalie Rouillard-Bazinet présentait là son premier spectacle et son choix s’est porté sur Les Papillons de nuit en raison justement de l’humour dégagé et des thèmes abordés dans cette pièce comme l’homosexualité, l’environnement et la criminalité. Assistée de Pierre McLaughlin, elle est parvenue à offrir un divertissement de qualité à son auditoire, ce qui est en soi une réussite pour un premier essai et augure du meilleur pour la suite.

C’est dans l’auditorium de l’école Gabrielle-Roy que les spectateurs de tous âges et de plusieurs nationalités ont pu assister à la représentation. Mme Rouillard-Bazinet est justement montée sur les planches et a rendu hommage aux quelques personnes venues voir la pièce sans pour autant parler le français eux-mêmes. Sur les planches, acteurs franco-ontariens, québécois et français se mêlaient parfaitement, faisant ainsi écho à la diversité du public. 

Les décors très convaincants furent réalisés par Charles Brousseau, Geneviève Brouyaux, Jules Daviau, Isabelle Duford, Sylvie Gonçalves et Frédéric Sanchez tandis que tout le côté technique fut assuré par Deborah Dao, Alexandre Nanot et Charly Soza. La photographie est quant à elle l’œuvre de Florence Guillet et Benoît Pichon.

Une équipe talentueuse qui prouve une nouvelle fois que Les Indisciplinés de Toronto sont une composante essentielle de la scène théâtrale francophone de la Ville reine.

Photo: De gauche à droite : Matthieu Bister, Cécile Dadi, Line Boily, David Café-Fébrissy et David Roulois.

Exit mobile version