Le Métropolitain

Albatros et situations géopolitiques mondiales

« Je crois que l’avenir est aux albatros », annonçait Jean-Pierre Raffarin. L’ancien premier ministre français et actuel président de la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat donnait à Toronto une conférence sur les tendances géopolitiques mondiales.

Organisé par le Canadian Club of Toronto en partenariat avec le Club Canadien de Toronto, le rendez-vous s’organisait autour d’un souper en présence, entre autres, de la ministre déléguée aux Affaires francophones, Marie-France Lalonde, de l’ancien premier ministre du Québec, Jean Charest, et du consul général de France à Toronto, Marc Trouyet.

Durant son discours, Jean-Pierre Raffarin revenait sur les grands axes géopolitiques à travers le monde, commentant les effets d’affectation des politiques entre elles et prônant l’ouverture de par les continents.

© Mike Hagarty

« Le Canada, comme un albatros, a son aile américaine et son aile européenne. Et cette autre aile francophone est aussi africaine », notait l’ancien premier ministre.

Actuellement à la tête d’une Commission dont le mandat est de suivre les questions de politiques étrangères et de défense, le sénateur s’inquiétait d’une situation internationale difficile, rarement perçue comme aussi tendue.

Grandes puissances et alliances géopolitques
Jean-Pierre Raffarin revenait sur les politiques actuelles des grandes puissances, soulignant avec sérieux les actions militaires extérieures de la Russie qui « cherche à l’extérieur, les succès qu’elle n’a pas à l’intérieur » et revenant plus légèrement sur le cas Trump, expliquant que son séjour dernier dans un hôtel du même nom lui avait plutôt plu.

« On se trompe quand on pense que l’Amérique n’est pas capable de faire face à ses propres difficultés », rappelait-il en soulignant la stabilité du leadership américain qui, malgré les difficultés, montre une économie dynamique.

« Si l’on peut déconstruire l’UE, on peut déconstruire la paix. »

Les cas du Brexit n’a pas été oublié par l’ancien premier ministre qui n’a pu retenir: « Ah les Anglais! Ah les plaines d’Abraham! »

De quoi faire sourire la salle, pourtant le sujet est bien sérieux. « Nous ne pensions pas que l’Union Européenne (UE) pourrait se déconstruire », expliquait-il rappelant que l’UE était née pour la paix et que si l’on peut déconstruire l’UE, on peut déconstruire la paix.

La situation du Levant était également posée sur la table avec Daesh qui, de par la Lybie, menace la Tunisie et, tel un effet de domino, pourrait déstabiliser le Maroc arrivant alors au porte de la frontière méditerranéenne.

« Je parle de problèmes stratégiques pour voir où sont les perspectives d’avenir », annonçait l’invité d’honneur. Des perspectives qui se trouveraient dans l’ouverture, alors que l’heure est à la fermeture. « Le Canada est un pays moderne. Il a cette complexité, il a plusieurs mondes en lui », a conclu Jean-Pierre Raffarin.

Photo: Jean-Pierre Raffarin © Mike Hagarty

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