Le Métropolitain

Ai-je vraiment vu Johnny Hallyday à Toronto?

S’arrêtera-t-il un jour? La question était sur toutes les lèvres des quelque 300 spectateurs qui s’étaient déplacés au Danforth Music Hall pour voir en chair et en os le rockeur français Johnny Hallyday. À en juger par sa performance ce soir-là, ce n’est pas demain la veille que notre Johnny national va raccrocher sa guitare.

Véritable monument du paysage musical français depuis plus de 50 ans, Johnny Hallyday entreprend en ce moment sa tournée nord-américaine Born Rocker Tour. Après la Californie, le Québec et en route pour l’est des États-Unis, Johnny Hallyday faisait une halte dans la Ville reine.   

Occasion rêvée pour Karine, une « groupie » inconditionnelle de l’accompagner tout au long de cette tournée. Depuis Las Vegas en 1996, Karine suit son idole un peu partout dans le monde. À Marseille, elle campa même deux jours à l’extérieur de l’enceinte pour être certaine d’avoir une bonne place. Consécration ultime, l’artiste vint même lui tendre la main à Las Vegas… 

« C’est la bête de scène que je viens voir », explique-t-elle quelques minutes avant qu’il entre en scène. Quelques personnes de l’équipe d’accompagnement viennent même la saluer. Avec Karine, on a presque l’impression de pénétrer dans le cercle restreint des proches de Johnny. 

Pour beaucoup d’autres, ce furent l’admiration pour une très longue carrière et l’opportunité de le voir dans l’intimité d’une petite salle qui les motivèrent à venir. En France, Johnny Hallyday remplit encore des stades entiers avec des superproductions « à l’américaine ». En juin 2013, le jour de ses 70 ans, il parvint encore à remplir le Palais Omnisports de Bercy à Paris pour trois soirées de rock endiablé. 

Au-delà de son immense présence sur scène, c’est aussi la qualité des musiciens qui accompagnent Johnny Hallyday que les Torontois retiendront. Pour cette tournée, Johnny Hallyday est venu avec son groupe habituel. Du solo entreprit par le joueur d’harmonica Greg Zlap, éteint symboliquement par la guitare de Johnny après d’interminables minutes, au talent incontestable du guitariste anglais Robin Le Mesurier et à la justesse du batteur écossais Geoff Dugmore, l’orchestre de Johnny tient assurément la route.

Les amateurs de Johnny en eurent pour leur compte puisqu’il reprit la grande majorité de ses plus grands succès : Que je t’aime, Ma gueule, La musique que j’aime, Je suis né dans la rue, Fils de personne, Le pénitencier… Le public n’eut aucune peine à reprendre en chœur les mots de Quelque chose de Tennessee. La longévité engendre aussi l’éclectisme puisque Johnny est capable de chanter du rockabilly des années 1950 aussi bien que du hard rock des années 1970. Il sait aussi ajouter une note de tendresse et d’émotion comme en témoigne son solo final, livré après pas moins de deux rappels sur scène. 

En sortant de la salle, plus d’un spectateur s’est probablement posé la même question : ai-je vraiment vu Johnny Hallyday à Toronto?

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