Si Action-Positive poursuit son développement, FrancoQueer a subi une année plus difficile, alors que son rôle semble pourtant plus que jamais indispensable.
Action-Positive, qui lutte contre le VIH et qui soutient les francophones qui vivent avec le virus, et FrancoQueer, qui se bat pour les droits des LGBT francophones en Ontario, ont tenu leurs assemblées générales le 28 septembre dernier dans les locaux des Centres d’Accueil Héritage. Le matin pour Action-Positive, et l’après-midi pour FrancoQueer. Entre les deux, Louise Gauvreau, des Jeux panaméricains de 2015, est venue faire une courte présentation. Une trentaine de personnes ont assisté aux deux assemblées.
Action-Positive se développe sereinement et ses résultats se font sentir sur la communauté. Elle vient en aide, grâce à son directeur Gilles Marchildon, à 80 clients. En moyenne, l’association effectue 47 interventions par mois. Il s’agit de trouver un avocat ou un médecin, accompagner des clients à des rendez-vous, contacter des agences gouvernementales et faire des visites à l’hôpital. Plus simplement, cela peut consister à prendre un café en offrant de son temps et de son écoute pour soulager les clients. Qui plus est, des groupes de parole pour hommes, femmes ou aînés sont mis en place.
Le conseil d’administration (CA) est stable. Carlos Idibouo a succédé l’an dernier à Jean-Rock Boutin, tandis que cette année, trois nouvelles têtes font leur entrée au CA : Pierre Fournier, Emmanuel Essorbo et Odette Manefeng. Plusieurs défis les attendent dont celui d’accroître le rayon d’action de l’association alors qu’on estime à 500 le nombre de francophones qui vivent avec le VIH à Toronto. La prévention et l’éducation, en particulier auprès des jeunes, seront également au cœur des futures initiatives.
Action-Positive fêtera bientôt ses cinq ans. Sa stabilité a accouché d’une belle maturité : la demande pour être indépendant financièrement du Bureau ontarien de lutte contre le VIH/Sida, dont les fonctionnaires sont anglophones, est actuellement sur le bureau de la ministre de la Santé.
De son côté, FrancoQueer connaît quelques difficultés, essentiellement dues à l’absence de financements réguliers. Pourtant, l’année fut marquée par un beau succès : l’attribution du prix Roger-Bernard, qui récompense son travail à la préservation et à la mise en valeur du patrimoine des communautés franco-ontariennes avec son projet interactif « Histoire de Fiertés » (www.projetmemoire.ca). « Cette reconnaissance d’un organisme provincial nous a fait beaucoup de bien et prouve que notre mission est indispensable à la communauté franco-ontarienne », a déclaré le secrétaire de l’association, Jean-Rock Boutin, qui s’est rendu à Ottawa pour recevoir le prix.
Outre les Jeux panaméricains et la World Pride 2014, qui aura lieu à Toronto en juin prochain et qui se devra d’avoir un volet francophone, le futur proche de FrancoQueer sera marqué par l’aide à apporter aux réfugiés LGBT francophones. Alors que la situation des homosexuels et des lesbiennes dans de nombreux pays d’Afrique francophone se détériore (38 pays africains criminalisent l’homosexualité), Toronto attire de plus en plus de réfugiés, notamment originaires du Cameroun où la situation semble être la pire. On le voit, FrancoQueer aura beaucoup à faire dans les prochaines années.
Photo : Le CA d’Action-Positive. De gauche à droite : Ronald Dieleman, Cécile Kazatchkine, Pierre Fournier, Odette Manefeng, Carlos Idibouo (président), Gilles Marchildon (directeur général), Jean-Rock Boutin (secrétaire) et Emmanuel Essorbo. Absentes : Marie-Khadija Gahimbare et Christine Toh.