Le Métropolitain

À la recherche des métis d’Acadie

Lisette Mallet commençait sa présentation en expliquant que, chez elle, les réunions de famille se font à 49. Avec 11 enfants d’un côté, 14 de l’autre, tous sauf un de marié, les calculs sont bien justes : 49 chaises à table! 

La famille, les origines, des thèmes chers à cette native du Nouveau-Brunswick aujourd’hui installée à Toronto. Lisette Mallet racontait à l’assemblée, réunie à l’Alliance française, des anecdotes familiales qui donnaient les premières clés d’un voyage remontant au temps des Vikings.

La conférence – organisée en partenariat avec la Société d’histoire de Toronto – revenait sur le parcours et sur les descendants des métis d’Acadie, enfants des exilés européens et des Premières Nations.

Quand son père se réveille avec un épi, il avait pour habitude de dire : « Eh! Ma grand-mère portait la plume ». Des commentaires qui attirent l’attention de sa fille qui, à l’époque, se considère comme une simple Acadienne. Pourtant l’histoire est, comme bien souvent, bien plus complexe et la rumeur dans la ville veut que « les Mallet descendent des sauvages »!

Il faut remonter aux années 1400, alors que les drakkars commencent à se faire voir sur les eaux internationales. Des pêcheurs originaires du Pays basque et de la France partent eux à la pêche sur les Grands Bancs de Terre Neuve, dans la région de Gaspé et la baie des Chaleurs…

Bien avant le temps des premiers colons de l’empire français, ce sont ces derniers qui épouseront des Autochtones et de leurs unions naîtront plusieurs villages le long des côtes de la Péninsule acadienne au Nouveau-Brunswick. Ainsi les premiers métis d’Acadie, des enfants issus du mixage d’Amérindiens de pêcheurs basques et normands, voient le jour. Un mélange qui perdura à l’arrivée des premiers colons français qui s’allient avec les Amérindiens contre l’Empire britannique. Depuis le 2 février 2016, l’alliance entre les Mi’kmaq et les Français au XVIIIe siècle est officiellement reconnue par le gouvernement canadien. 

Durant la conférence, Lisette Mallet présentait à l’assemblée la culture métisse qui, bien qu’elle partage plusieurs faits culturels – dont le fait francophone –, se distingue par les faits historiques et politiques. 

Alors que les Acadiens « osent sortir et s’affirmer, c’est maintenant au tour des métis acadiens de faire la même chose », expliquait la conférencière qui concluait : « Je peux dire que je suis métis de l’Est jusqu’à Toronto ».

 

Photo:  Lisette Mallet

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