Le Métropolitain

À la découverte de l’art public torontois avec la Société d’histoire

Sous le thème Art public sous toutes ses formes, la Société d’histoire de Toronto (SHT) a organisé, le dimanche 8 septembre, une visite guidée sur l’art érigé ou exposé à l’extérieur. De la sculpture aux panneaux d’affichage en passant par la fontaine ou encore le bas-relief, la visite a pris en compte toutes les formes d’art.

Dramane Denkess

Sous la bienveillance des guides Rolande Smith et Dominique Guillaumant, l’historitour a débuté comme prévu le dimanche 8 septembre à 10 h 30 devant la gare Union au pied de la sculpture sur la rue Front. Cette sculpture de Francesco Perilli, dédiée au multiculturalisme de Toronto et dévoilée le 1er juillet 1985 par le maire de l’époque Arthur Eggleton, a été le point de départ d’une visite de près de deux heures.

« Les historitours ont été conçus par la SHT et nous avons entamé notre première année de visites guidées en 2011 et le succès de cette activité ne se dément pas depuis. Chaque année, nous proposons un programme de 10 à 12 visites, toujours renouvelé, en français bien sûr et quelquefois en anglais également. En compagnie de nos guides professionnels, vétérans chevronnés ou novices enthousiastes, nous faisons découvrir les multiples facettes de la Ville reine », explique Rolande Smith de la SHT.

Le premier arrêt, le monument de Francesco Perilli offre une permanence historique. Une sculpture qui indique une forme artistique, spontanée et innovante. Il s’agit de la sculpture d’un homme sur un grand piédestal entouré de baguettes/tringles et d’oiseaux. Les tringles évoquent les méridiens du globe et les oiseaux sont des colombes.  Le sculpteur voulait que la sculpture exprime la tolérance universelle. Les Italo-Canadiens ont fait don de cette sculpture pour le 150e anniversaire de la ville de Toronto en 1984.  Cette œuvre est néanmoins controversée pour des raisons esthétiques.

Le sixième arrêt, le monument aux travailleurs chinois (1989), est une sculpture d’Eldon Garnet et Francis Le Boutiller commandée par les membres de la communauté canado-chinoise. Il s’agit d’un grand pont sur chevalets avec un homme en haut. Le pont est placé près de la voie de chemin de fer. Cette ligne d’un océan à l’autre était l’un des symboles de la Confédération, la Colombie-Britannique n’ayant accepté l’union avec les provinces signataires qu’après avoir reçu la promesse que cette ligne serait construite. Plus de 400 travailleurs chinois moururent en construisant les voies du CP à travers les montagnes de la Colombie-Britannique et de l’Alberta entre 1880-1885.

Quant au septième arrêt, la Barca Volante, une œuvre du sculpteur chilien Francisco Gazitua, est en formes géométriques et en acier noir qui évoquent une goélette en train de sombrer, rappelant le naufrage de deux bâtiments américains, le Hamilton et le Scourge, pendant la guerre de 1812. Un conflit qui a joué un grand rôle dans l’histoire du Canada en évitant que le Canada fasse partie des États-Unis.

Au total, une dizaine d’arrêts ont permis de faire la connaissance et la découverte d’autant d’art public. De Triad (123, rue Front) de Ted Bieler au Canoe Landing Park de Douglas Coupland en passant, entre autres, par Mountain (1995), une sculpture orographique en aluminium de Anish Kapoor, et Campsite Founding (1993) de Brad Golden et Lynne Eichenberg, un monument en l’honneur du premier lieutenant-gouverneur de la province, John Graves Simcoe, et la fondation de York en 1793. Les visiteurs ont pu s’imprégner de l’histoire de la ville de Toronto à travers l’œuvre de ses artistes.

L’art public, qui commémore un événement et honore parfois une personne et bien plus, a permis sur quelques kilomètres entre les rues Front et Queen’s Quay de découvrir que l’art public est partout et qu’il permet de revisiter des moments clés ainsi que différents mouvements migratoires et sociaux qui ont marqué l’histoire de la capitale ontarienne.

Rappelons que la SHT, fondée en 1984, a pour mission première, d’étudier et de faire connaître l’histoire de Toronto et de sa région en français et d’accroître la connaissance et l’appréciation de l’héritage francophone de la ville. Elle veille à la conservation de documents historiques et à la sauvegarde des lieux de mémoire et met en valeur le patrimoine bâti, culturel et naturel de la ville.

Photo (Dramane Denkess) : Barca Volante de Francisco Gazitua

Exit mobile version