Chrismène Dorme
Radio-Canada a réuni des membres de son public le 27 novembre à l’Université de l’Ontario français dans le cadre de sa grande conversation citoyenne, « On veut savoir – L’info locale, quel sujet te préoccupe ? ». L’événement, gratuit et ouvert à tous, visait à créer un espace de dialogue direct entre le public et les journalistes du diffuseur public afin d’identifier les préoccupations locales et d’améliorer la manière dont l’information est produite et partagée.
Animée par Nicolas Haddad, la soirée a réuni plusieurs membres de l’équipe de la station torontoise de Radio-Canada ainsi que des représentants des médias locaux. Les participants ont été invités à partager leurs préoccupations, à proposer des sujets de reportage et à exprimer ses attentes envers le journalisme local. Cette démarche, déployée à travers le pays, vise à contribuer concrètement à la réflexion éditoriale du diffuseur public et à renforcer la confiance entre citoyens et journalistes.
Pour Amine Kirati, coordonnateur de projets à Radio-Canada, la motivation derrière cette initiative est claire. « L’idée était de créer un discours directionnel et transparent avec les citoyens, recueillir leurs impressions et leurs attentes », explique-t-il. Selon lui, il était essentiel de mieux comprendre les besoins de la communauté franco-ontarienne et d’identifier les angles morts éventuels dans la couverture médiatique.
Le choix de rencontres en personne, plutôt qu’un sondage de grande ampleur, répond à une volonté de proximité. « Cette forme nous permet d’écouter tout sujet et toute préoccupation, contrairement à une enquête à grand échelle », souligne M. Kirati. Il cite des exemples concrets, comme un étudiant en difficulté sur le marché du travail, une mère préoccupée par le coût de l’alimentation. « L’objectif derrière cette initiative est de renforcer la confiance vis-à-vis de Radio-Canada et de se positionner comme un journal à l’écoute de ses auditeurs et lecteurs francophones », poursuit-il.
Les journalistes présents avaient pour mission de modérer les discussions et de prendre note des sujets soulevés. « Les sujets abordés par les citoyens seront traités, et pourquoi pas approfondis », assure Amine Kirati. Si le rapport final n’a pas encore été publié, certaines tendances se dégagent déjà. « Des sujets sont beaucoup revenus, comme l’emploi, le coût de la vie ou encore les services en français », confie-t-il.
Au-delà des préoccupations exprimées, ces rencontres permettent aussi de mieux comprendre comment les citoyens consomment l’information aujourd’hui. « Oui, sur pas mal de points », reconnaît M. Kirati, tout en précisant que l’analyse finale offrira davantage de recul pour ajuster la ligne éditoriale.
En attendant, cette initiative témoigne d’une volonté renouvelée de rapprocher l’information de celles et ceux qu’elle concerne au quotidien. Une démarche qui, selon les organisateurs, ne fait que commencer.
Photo (Crédit : Jolene Zolen) : Marie Claude Gélinas et Amine Kirati de Radio-Canada






