Au terme de plus de cinq semaines de grève dans les 24 collèges de la province, le gouvernement a fait passer une loi spéciale mettant fin au mouvement social.

Adoptée en troisième lecture, hier, la Loi de 2017 sur le règlement du conflit de travail dans les collèges d’arts appliqués et de technologie de l’Ontario contraint les 12 000 professeurs, bibliothécaires et conseillers à reprendre le travail, permettant aux quelque 500 000 étudiants de reprendre les cours dès demain.

Le bras de fer qui oppose le Conseil des employeurs des collèges au Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario (SEFPO) n’est pas pour autant réglé. Les deux parties qui ne sont pas parvenues à un accord après plusieurs semaines de négociations, disposent désormais de cinq jours pour nommer conjointement un médiateur-arbitre. Faute de quoi le ministre du Travail en nommera un.

« La grève du personnel scolaire des collèges, à laquelle le gouvernement vient de mettre fin en adoptant une loi forçant le retour au travail, met le problème des contractuels mal rémunérés à l’avant-plan de l’ordre du jour public, a déclaré le président du SEFPO, Warren Thomas. On se battait pour les travailleurs précaires d’aujourd’hui et pour tous les travailleurs de demain, dans les collèges et ailleurs, qui rêvent d’avoir un bon emploi, qui leur permettrait d’avoir une vie agréable. »

« La grève a perturbé énormément les étudiants et nous devions y mettre un terme», a affirmé pour sa part Sonia Del Missier, présidente de l’équipe de négociation des collèges. « Les collèges travailleront avec tous les professeurs pour retourner rapidement à l’éducation et à la formation de 500 000 étudiants. »

Afin d’aider les étudiants qui ont connu des difficultés financières durant le conflit soci al, le gouvernement exige que les collèges établissent un fonds d’aide dédié aux étudiants grâce aux économies nettes qu’ils ont réalisées pendant la grève.

« Les étudiants à temps plein ainsi que les étudiants étrangers pourront recevoir jusqu’à 500 $ pour les coûts imprévus et supplémentaires qu’ils ont dû engager, par exemple pour des services de garde d’enfants, une nouvelle réservation de billets de train ou de bus, ou le loyer du mois de janvier », a indiqué par voie de communiqué le gouvernement qui s’attend à ce que les étudiants puissent présenter une demande d’aide à leur collège pour bénéficier de ce fonds dès cette semaine.

Toute aide liée à la grève n’aura pas d’incidence sur le montant de l’aide du RAFEO, assure le gouvernement. Les étudiants qui souhaitent mettre fin à leurs études collégiales en raison de la grève recevront un remboursement complet de leurs frais de scolarité, à condition de le faire dans les deux premières semaines de reprise des cours. Les apprentis pourront également présenter une demande de remboursement s’ils ne peuvent pas terminer leur formation en milieu scolaire pour des motifs liés à la grève.

 

Photo (Collège Boréal) : les étudiants reprennent les cours demain, après cinq semaines de grève du personnel.